Mon premier Triathlon (Istres)

Retour sur mon premier Triathlon, il y a quelques mois
à Istres en plein été

Très vite après avoir acquis « les bases » de la natation  (j’ai attaqué l’entraînement en piscine début juillet 2016) j’ai décidé de me tester sur le triathlon d’Istres (petite ville du Sud de la France) non loin de chez moi.
Animé d’une forte envie d’en découdre maintenant que je sais (à peu près) nager.

Plusieurs formats de Course s’offraient à moi :

XS : Format dit « Découverte » (400 m  Natation / 10 km Vélo / 2,5 km Course à pied)
S : « Sprint » (750 m Natation / 20 km Vélo / 5 km Course à pied)
M : Format « Olympique » (1 500 m Natation / 40 km Vélo / 10 km Course à pied)

J’avais en tête de me lancer avec un « S » mais mon pote Lucas (voir rubrique À propos Triathlon) me pousse à choisir le format Olympique (M).
« t’es un sportif de haut niveau, tu seras dans le coup j’en suis sûre  » m’a t-il dit.
Ok… mais je suis nageur depuis moins d’un mois et je suis loin d’avoir le gabarit d’un triathlète !
Enfin bon…Je finis par céder et j’opte pour le  « M ».
On verra bien.

Le jour J

Nous sommes début Aout il est 10h du matin et il fait déjà 30 degrés !
Je n’aime pas beaucoup la chaleur, j’ai plutôt l’habitude de la fuire pendant mes entrainements (En été je préfère m’entrainer tôt le matin ou le soir après le coucher du soleil).
Manque de chance, le départ du format « M » est à 13H30… « Oh la vache » (une de mes expressions favorite ^^ ) « je vais souffrir !  »
J’arrive sur le site de la course en plein coeur de la petite ville d’Istres à deux pas de l’étang des Oliviers ou se déroulera le départ de l’épreuve avec la natation.

H-3 : mon repas est prêt, mélange de sucres lents et de protéines. j’essai de manger lentement mais la pression commence à monter et je n’ai presque pas faim.
Pourtant la pression ça me connait…je l’ai côtoyé tout au long de ma carrière ! Oui mais voilà, là c’est une discipline que je ne connais (presque) pas.
Mes concurrents arrivent par petits groupes sur la zone de course. Je les dévisage autant que je peux. Nous sommes près de 150 inscrits.
« put***… y’a que des pros ou quoi ! » tous les mecs que je vois sont taillés comme de vrais triathlètes. Je pensais qu’il y aurait au moins quelques « bizuth » comme moi …
Je commence à me demander qui je vais bien pouvoir mettre derrière moi. « Lui non… Lui non plus… lui encore moins … »  Bon ok, j’arrête de regarder autour de moi, ça ne fait que me stresser davantage.

H-1 : L’organisation nous ouvre l’accès au parc à vélo, J’y dépose le mien à la place qui correspond à mon numéro de dossard. Je prends un repère visuel pour qu’a la transition je ne perde pas de temps à chercher mon vélo au milieu de tous les autres (enfin s’il reste encore des vélos dans le parc après ma sortie de l’eau…)
Sous mon vélo je positionne mes chaussures, pour le vélo et pour la course à pied. Petite serviette pour m’essuyer rapidement les pieds, casque, lunettes de soleil. Tout est placé judicieusement pour que je perde le moins de temps possible à la transition.
Je finis par le remplissage de mes bidons (un bidon de 50cl d’eau et un bidon de 50cl d’isostar).

OK  je suis prêt !

TOP départ ! (1500m Natation)

J’enfile ma Tri-fonction (combinaison qui permet d’enchainer les trois disciplines sans avoir à changer de tenue).
Le speaker appelle les concurrents à se jeter à l’eau et se positionner sur la ligne de départ.
Quelques concurrents sont déjà dans l’eau depuis quelques minutes afin de s’échauffer. la pression me prend à la gorge, je n’ai pas franchement envie de m’échauffer devant tous ces nageurs. Je partirai tranquillement ça ira bien.
Plusieurs amis proches sont venus me soutenir (merci encore les copains ^^).
Ils m’encouragent une dernière fois avant que je ne les quitte pour me jeter timidement à l’eau. Je ne vais quand même pas les décevoir, ils sont venus m’encourager, je me dois de leur faire honneur.
Hop à l’eau, quelques mouvements de crawl jusqu’à la ligne de départ où il y a déjà un beau « moulon » ! La ligne est trop petite, il n’y a pas la place pour tout le monde. Tant pis, je fais le choix de me placer en retrait en queue de peloton (de toute façon vu ma vitesse, je ne pense pas que ceux de devant me géreront) au moins je serai tranquille et personne ne me nagera « dessus ». Oui parce qu’en triathlon si t’avance pas on te coule (bon j’exagère … mais pas tant que ça).

On attend dans l’eau entassé comme des sardines. Et … TOP DEPART !
Devant ça part très fort. Moi je n’ai toujours pas enclenché, attendant que les 4 ou 5 premiers rideaux libèrent la ligne.
C’est bon, je suis parti (quelques dizaines de secondes plus tard). J’essai de ne pas me faire trop entrainer par la vitesse afin de ne pas m’épuiser dès le début. Je me concentre sur ma respiration et sur les bouées. On nage en eau libre, c’est un peu plus compliqué qu’en piscine car on a pas de repère, le fond de l’eau n’est pas visible. Il faut sans cesse lever la tête pour être sûre de nager droit vers la bouée sans faire de zig zag.
Pour l’instant j’ai un bon rythme par contre on dirait bien que je ne reverrai plus ceux qui sont partis devant… Je reste « focus » sur ma respiration. J’alterne respiration 3 temps quand je me sens bien, deux temps quand c’est un peu plus dure et que j’ai besoin d’oxygène.
Les bouées défilent, je n’ai toujours pas regardé derrière moi par peur de ne voir personne. J’attaque le retour vers la cote, il reste un tiers du parcours, c’est de la ligne droite donc  plus de bouée à passer c’est déjà ça…
Je suis curieux de savoir s’il y a des concurrents derrière moi, j’ai l’impression d’en avoir doublé quelques uns mais difficile de me positionner. Allez je jète un coup d’oeil ! j’en ai  besoin !
Je me retourne très brièvement, prend en photo dans ma tête ce que je viens de voir et c’est reparti de plus belle. L’adrénaline m’envahit, on dirait qu’il y a du monde derrière moi ! Et beaucoup plus que prévu 🙂
Allez on reste concentrer ce n’est que le début. Je finis la natation en me tirant la bourre avec un concurrent collé à moi que je finis par doubler quelques mètres avant de sortir de l’eau.

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Petite douche en sortant de l’eau

Je cours vers le parc à vélo, jetant un regard sur le bon nombre de concurrents restant encore à l’eau. Assez fier je dois dire. Mais attention, le triathlète est souvent mauvais nageur mais très bon rouleur et coureur !

Le parcours Vélo (40km)

J’arrive au parc à vélo, je rejoins le mien sans perdre une seconde, m’équipe le plus rapidement possible. J’entends mes amis m’encourager et me dire
 » C’est bien Séb bravo, continue comme ça ! »
(j’apprendrai à l’arrivée que je suis sorti 56 ème de l’eau sur 150 ! incroyable ! )

je cours à coté de mon vélo jusqu’a la sortie du parc, je l’enfourche, clips mes chaussures à mes pédales et hop on prend la route !

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A peine sorti du parc à vélo, j’ai déjà eu le temps de sécher tellement il fait chaud !

J’ai le « modjo » je me sens pousser des ailes, j’ai l’impression d’être frais. La natation ne semble pas m’avoir fait trop de mal. Je roule, je bois, je roule, je bois…
« Oh la vache mais qu’est ce qu’il fait chaud ! »
Pas loin de 33°C à ce moment là. Tant pis j’appui sur les pédales, encore euphorique de ma performance en natation. Des concurrents me doublent mais je m’y attendais. Je ne rougis pas ils l’ont l’air beaucoup plus entrainé que moi et en plus je suis déjà à fond ! (29km/h de moyenne).
Je continue ma route en buvant de plus en plus souvent, il fait vraiment (trop) chaud !
30 ème km : « Merde je n’ai plus d’eau et il me reste encore 10 bornes à faire »
Tant pis je finirai avec l’isostar.
Aie … grosse erreur. L’isostar est tellement sucré qu’il me donne encore plus soif !
C’est vraiment dur, je souffre, les kilomètres passent lentement… Je ne me languis qu’une seule chose, atteindre la zone de transition où un premier ravitaillement en eau m’attend.

La course à pied (10km)

J’en termine avec le vélo. Je le dépose à nouveau à son emplacement dans le parc, j’enfile mes running, une casquette et me voila dans la dernière ligne droite. Les fameux 10 derniers kilomètres.
Je repasse devant mes amis, ils m’encouragent à nouveau, mais la détresse peut se lire sur mon visage.  J’ai chaud, j’ai soif. Vite, il est où ce ravitaillement ??
Le parcours consiste à faire le tour de l’étang où s’est déroulée la natation.
On attaque avec quelques marches (manquait plus que ça). Je fais quelques centaines de mètres qui me paraissent interminables. Ca y est me voila au ravitaillement. Je bois encore et encore, je m’arrose et décide même par précaution de repartir avec une bouteille à la main au vu du calvaire qui m’attend.
10km à faire sous une chaleur étouffantes et pas un brin d’ombre. Je cours à une vitesse dérisoire, mes jambes ne répondent plus. Je descends ma bouteille d’eau en moins d’un kilomètre. Je me retrouve à nouveau sans eau et le prochain ravitaillement est au 7ème kilomètre. Quoi ?? au 7 ème ?? j’ai le temps de mourir déshydraté au moins 10 fois !
Au 3ème km, je suis même en train de me dire « j’y croit pas je vais quand même pas me mettre à marcher !? »
Dans ma tête Je n’arrête pas de m’insulter « Pourquoi tu as appuyé comme ça sur le vélo !? Pourquoi tu ne t’es pas entrainé en pleine journée pour t’habituer à la chaleur !? »
Pas le peine de se retourner le cerveau, maintenant il faut finir et surtout ne pas marcher !
Péniblement j’avance, petit à petit des dizaines de concurrents me doublent, j’ai l’impression qu’ils ne souffrent pas autant que moi. « Mais comment ils font put***!? »
Cette course à pied ne semble plus finir, je n’arrête pas de me fixer de petits objectifs à court terme. « Allez, jusqu’à cette arbre ne regarde pas ta montre, court et ne pense à rien. Allez jusqu’à ce panneau maintenant. »
On passe devant des petites maisons, l’un des riverains à sorti son jet d’eau et arrose les coureurs ! YES je vais pouvoir me réhydrater ! je m’approche de lui comme un homme qui vient de voir un oasis en plein désert.
« Mais on se connait !! » Que le monde est petit, c’est le frère d’un ami. Il tente de m’encourager alors que je lui ai arraché le jet d’eau des mains pour y boire autant que je peux, m’arrose en abondance avant de repartir, plus que 2 km avant le ravitaillement.
Heureusement qu’il était la ! Je me sens (un peu) mieux.
Je serre les dents jusqu’au 7ème km. M’y voila à ce fameux ravitaillement. Je ne m’y attarde pas. Beaucoup trop de concurrents m’ont dépassé, il faut que je stoppe l’hémorragie.
Encore quelques côtes, j’aperçois au loin la ligne d’arrivée. Elle est à moins d’un kilomètre. J’essaie d’accélérer, l’intention est là mais je n’ai pas l’impression d’avoir franchement augmenter ma vitesse. Encore quelques centaines de mètres, je me dit que ça y est j’en termine avec ce triathlon et cette course à pied que jamais je n’aurai cru aussi difficile.
200 mètres à faire, mes amis me rejoignent pour faire ces derniers mètres avec moi et m’accompagner jusqu’à la ligne d’arrivée. Ils voient que je souffre. J’ai du leurs faire de la peine ^^

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Mon pote Flo qui m’accompagne jusqu’a la ligne d’arrivée

TOP ! Je coupe cette fameuse ligne d’arrivée. Je viens de terminer mon premier Triathlon ! Classement final : 104 ème (Oui la course à pied m’a coûté cher)
Malgré tout, heureux de ma performance.

J’ai mis quasiment une cinquantaine de triathlètes derrière moi en craquant vraiment sur la dernière discipline !

Tous mes amis me félicitent. Je les remercie d’avoir été la.
Je suis assis par terre. Epuisé, mais avec la satisfaction du devoir accompli.
Je profite de ces instants pour échanger avec eux sur la course,tout en gardant un oeil sur les autres concurrents qui passent la ligne d’arrivée.
On m’apporte à manger et à boire. J’ai l’impression de revivre.
Une chose est sûre, j’ai souffert à cause des conditions météo … mais quand même … Qu’est ce que c’était bon !

C’est décidé, cette année je vais me consacrer au triathlon !
A la suite de cette compétition je me suis inscrit en club.
Dans le but de relever un challenge ENORME en 2017 …

Etre Finisher d’un IRONMAN … (3,8 km de nage / 180 km de vélo / 42 km de C.A.P)

Mais avant cela, il y aura bien d’autres étapes !

6 commentaires sur « Mon premier Triathlon (Istres) »

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