FINISHER DE l’IRONMAN 70.3 AIX EN PROVENCE en 5H24′

Voila le compte rendu de mon IRONMAN 70.3  de ce dimanche 14 Mai
Une course exceptionnelle pour moi du début à la fin, je vous raconte tout dans les moindres détails 😉

LUNDI 8 MAI,

Plus qu’une petite semaine avant le départ de l’IRONMAN d’AIX 70.3
Je poursuis ma routine habituelle comme je l’avais déjà fait pour la préparation du Marathon de Paris auquel j’ai participé le mois dernier.

Ma préparation est terminée, la période d’affutage également. J’ai une semaine devant moi pour recharger les batteries à fond et arriver en pleine forme au départ de cette course. Je vais passer cette dernière semaine à faire le plein de glucides et à m’hydrater méthodiquement. Une ultime sortie vélo en ce lundi férié, enchainée avec un « run » de 5 km. Le programme de la semaine sera très « light » niveau entrainement, avec d’autres petites sorties de 5km en course à pied, du RPM et pour terminer, une séance en piscine le jeudi. Le gros du travail est maintenant derrière moi.

Cet IRONMAN je le prépare spécifiquement depuis plus de 5 mois (date de mon inscription à cette épreuve)

Quand je me suis mis au triathlon en aout dernier (2016), je me suis donné comme défi de m’aligner en moins d’un an sur un triathlon longue distance.

J’ai tout fait pour m’y préparer. Je me suis entrainé sans relâche, revu toute mon alimentation. Je me suis vu progresser de semaines en semaines.
Aujourd’hui me voilà prêt.

DIMANCHE 14 MAI : Jour de l’IRONMAN

5H du matin le réveil sonne.
Je me lève dans la seconde qui suit, les yeux déjà grands ouverts. Dernière vérification de tout le matériel dont j’ai besoin (déjà vérifié trois fois la veille…), c’est bon je pense n’avoir rien oublié. Notre amie Marion qui nous a gentiment proposé de nous loger chez elle à Aix ma femme et moi, m’apperçoit dans le couloir. Elle me demande  comment je me sens (d’une voix encore à moitié endormie)
« J’ai bien dormi, je me sens bien et toi pas trop crevée ? »
Il faut dire qu’elle n’a pas vraiment d’autre choix que de se lever en même temps que moi car avec ma femme, elles m’accompagnent au départ. Néanmoins leur nuit fut plus courte pour elles (les filles ça papotent ^^) que pour moi.
Je prends le temps durant ce dernier petit déjeuné si important, rien ne doit être laissé au hasard. Je file à la douche avant de revêtir ma tenue de combat (ma tri-fonction ^^) et en route direction le lac de Peyrolles où sera donné le départ de la natation.

Arrivé sur place, il fait environ 10°C… pas étonnant, le soleil se lève à peine et une épaisse brume est encore bien présente sur le lac. On y distingue à peine les bouées. Les premières angoisses apparaissent, je me demande si je ne dois pas changer mes lunettes polarisées de natation contre des lunettes à verres sans teinte. On verra plus tard, je dois me rendre dans le parc à vélo pour tout préparer.

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Certains s’échauffent, moi je prends des photos ^^

Il me reste 20 minutes avant que l’organisation ne ferme l’accès au parc. Gonflage des pneus, mise en place des bidons et du compteur Garmin. Mon voisin de rangée semble au plus mal, il me dit qu’il a besoin d’aide pour gonfler ses pneus car il a passé toute la nuit à vomir, il n’est pas très lucide. Je fais le nécessaire pour l’aider, je le plains… Toute cette préparation pour être malade le jour J… Je replace mon vélo sur son « rack », non sans mal car il n’y a pas beaucoup de place et les vélos sont serrés les uns contre les autres. Je décide donc de ne pas accrocher mes chaussures sur les pédales. Tant pis pour le gain de temps lors de la transition.
Le speaker annonce 10 minutes avant l’évacuation du parc. J’enfile ma combinaison de natation à la hâte, mon bonnet et mes lunettes à la main. L’atmosphère est palpable, tout le monde semble très concentré. Je le suis également car j’ai à peine remarqué que tous les gars qui m’entouraient semblaient être de vrais « cadors » avec leurs vélos de chrono et leurs combinaisons haut de gamme. Je me souviens que lors de mon premier triathlon à Istres  il y a plusieurs mois, j’avais été impressionné par ces athlètes qui semblaient dans leur monde alors que je débarquais à peine dans cette discipline totalement nouvelle pour moi.

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Quand j’ai déposé mon vélo dans la parc la veille de la course j’étais plus tranquille sur mon rack ^^

Aujourd’hui même si c’est mon premier IRONMAN 70.3, je me sens plus à l’aise, plus confiant, comme si j’avais trouvé ma place au sein des triathlètes. Ma préparation acharnée y est certainement pour quelque chose…

Il est l’heure, je prends la direction de la sortie du parc vélo pour donner mon sac d’affaires à Karen et Marion qui m’attendent derrière les grilles. Elles m’accompagnent jusqu’au lac. Plus de 700 mètres séparent le lac du parc à vélos. Distance que je devrai parcourir en courant et en combinaison… la transition risque d’être longue !

Beaucoup de concurrents s’échauffent en faisant des longueurs dans le lac. Je n’ai pas franchement envie de les rejoindre. Je préfère m’échauffer tranquillement sur la pelouse aux cotés des filles qui passent ces dernières longues minutes avec moi avant de reprendre la route pour Aix. J’enfile mon bonnet, positionne mes lunettes. Le brouillard commence à se dissiper et le soleil se montre enfin, je décide donc de garder les lunettes aux verres polarisés. Il est temps d’aller se placer dans la file d’attente pour le « rolling start » (départ décalé de 6 athlètes toutes les 6 secondes). Je quitte les filles et prends la direction de la ligne de départ.

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Un dernier bisou dans le brouillard avant d’enfiler la combinaison
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Pas facile de mettre un bonnet apparement…

NATATION : 1,9KM

La file d’attente est fractionnée en plusieurs « sas » en fonction du temps que l’on estime mettre pour effectuer ces 1900 mètres. (Exactement comme sur un marathon) Dans le but de fluidifier l’épreuve en faisant s’élancer les athlètes par groupes de niveau.
Je me place dans le sas « 37-38 minutes » car c’est le temps que j’espère réaliser sur la partie natation. L’attente est longue… J’aperçois au loin les pros qui sont déjà en train de sortir de l’eau. Après 20 minutes d’attente, plus de la moitié des concurrents se sont déjà élancés dans le lac. Ça va bientôt être mon tour, la pression monte d’un coup…

Sur la ligne de départ un des bénévoles fait le décompte à chaque fois qu’une vague (composée de 6 athlètes) se présente, ça y est, il fait signe à ma ligne de s’avancer.

6..5..4..3..2..1….GO !

Je cours en direction du lac avant d’y plonger tête première et me placer tout de suite  aux avant postes afin d’éviter les mauvais coups. Je trouve rapidement un bon rythme, respiration deux temps avec un « check » de la position de la bouée tous les 5 ou 6 coups de bras. A ma grande surprise je rattrape très vite la vague de concurrents partie juste avant la mienne. Peut-être suis-je parti trop vite ? Il ne faut pas que je me crame pour la suite, la course va être longue !
Je ne ralentis pas pour autant, je me sens trop bien pour ça et décide donc de continuer sur la même cadence. Les bouées défilent rapidement les unes après les autres. Je double régulièrement des concurrents mais personne ne semble me rattraper. Concentré sur ma technique, je continue de progresser en zigzaguant entre les différents pelotons qui se sont formés devant moi. La flotte d’athlètes se fait de plus en plus dense. Nous sommes à mi-parcours quand BIMM ! Un coup de pied en pleine tronche ! Si violent que j’en perds mes lunettes, je n’avais pas remarqué le concurrent juste devant moi qui était passé en mode brasse… Je me remobilise rapidement même si un peu sonné. J’accélère pour contourner ce « banc » de nageurs assez conséquent devant moi et ainsi éviter d’autres incidents du même type, ça me fait faire un petit détour mais je préfère ça plutôt que de reprendre un coup mal placé ^^
J’entame le demi tour à la bouée qui annonce qu’il reste moins de la moitié de la distance à parcourir. Déjà !? Je n’ai pas vu le temps passer. J’en profite pour accélérer encore car je me sens toujours aussi à l’aise. Je ne vais plus me servir de mes bras jusqu’à la fin de la course alors je peux me permettre de tout donner !
Comme dirait le coach « Allez on tire sur les bras non de Dieu ! » ^^
Le retour se passe sans encombre, il y a maintenant pas mal d’espace entre les nageurs. Je fonce vers la rive en mettant toute la force de mes bras en action. Encore quelques mètres… C’est bon je viens de toucher le fond avec ma main ! J’en ai terminé avec la partie natation de cet IRONMAN (certainement la partie qui m’angoissait le plus).
Je jette un coup d’œil à ma montre pour voir si j’ai bien respecté le timing que je m’étais fixé.
Verdict => 32’30’’
Incroyable ! Soit 5 minutes de mieux que mon estimation, je n’en reviens pas ! Je serre le poing pour manifester ma joie. L’un des Bénévoles me voyant à ce moment là me lance en plaisantant :
« Et c’est pas encore fini hein ! »
Je le sais… On est même encore très loin d’en avoir fini mais tout de même ! C’est une sacrée victoire pour moi qui était incapable de faire 25 mètres de crawl sans me noyer il y a encore moins d’un an…

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Le mec qui n’arrive pas à y croire ^^ J’ai vraiment mis 32 min ??

Temps Natation : 32’30’’ (1’40’’/100m de moyenne)

TRANSITION 1 (Natation => Vélo)

J’entame ma course vers la première zone de transition. 700m durant lesquels j’enlève le haut de ma combinaison en prenant soin de bloquer mon bonnet et mes lunettes dans ma manche pour gagner du temps. Cette transition sera la plus longue, je ne veux pas perdre de temps. Je cours aussi vite que je peux jusqu’à la zone, récupère mon sac, termine d’enlever le bas de ma combinaison. J’enfile chaussettes puis chaussures (oui c’est mieux dans ce sens) et essuie rapidement mon visage avec une serviette. Tout est ok! Direction l’emplacement 999. Je sais que mon vélo est assez proche, 2ème rangée à droite.
M’y voilà, je complète ma panoplie en revêtant ma casquette, mon casque ainsi que mes lunettes de soleil déjà positionnées sur mon vélo. Je ne prends même pas le temps de regarder s’il reste beaucoup de vélos ou non dans le parc. De toute façon, avec ce système de rolling start, on ne peut pas réellement connaître sa position.
Peu importe, moi ce que je veux c’est aller vite ! Je cours à coté de ma monture jusqu’à la sortie du parc. La deuxième partie peut commencer…

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Zone où après la sortie de l’eau, on récupère notre sac contenant les affaires pour s’équiper avant d’attaquer la partie vélo

VELO: 90KM (1300m Dénivelé +)

La première partie du vélo est assez roulante, j’en profite pour me mettre sur les prolongateurs (position aérodynamique) et appuyer fort sur les jambes en soignant ma technique de pédalage. Mon compteur affiche une fréquence cardiaque assez élevée, pourtant je n’ai pas l’impression d’être en surrégime. Mon inquiétude s’envolera aux alentours du 10ème km, mon « cardio » indique enfin le rythme que je suis sensé avoir pour ne pas griller toute mon énergie avant le semi-marathon.
Comme sur le début de la natation, je dépasse un bon nombre de concurrents sur le premier tiers du parcours. La plupart du temps, c’est sur les phases où il y a des bosses car je me force à rester gros plateaux et à passer en position « danseuse » pour ne pas perdre mon inertie. En avançant dans le parcours les premières vraies cotes arrivent. Toujours en gardant un œil sur le rythme cardiaque, j’attaque sur les moments stratégiques. Le fait d’avoir participé quelques semaines auparavant à la reconnaissance du parcours m’aide énormément. Je sais quand je peux accélérer et quand il faut se préserver (même si je ne me préserve pas beaucoup). Il ne faut pas oublier que le plus dur se trouve vers la fin… au kilomètre 70 se dressera le col de Cengle. Il faut pouvoir le gravir dans de bonnes conditions et surtout faire en sorte qu’il ne me « sèche » pas pour le reste de la course.

Mais bon, pour l’instant je n’y suis pas encore…

Les mecs avec des vélos de chronos me doublent sur le plat… je les repasse à mon tour dans les cotes. Je reste prudent dans les descentes, ce serait trop bête de se « crasher » dans un virage après toute la préparation que j’ai endurée. Ce n’est pas le choix de tout le monde, les plus techniques n’hésitent pas à lâcher les chevaux dans les pentes. Un peu plus loin je croiserai un camion de pompier avec à ses cotés un cycliste qui a l’air bien amoché, Il vient de chuter, j’ai pu apercevoir son épaule ensanglantée, l’aventure s’arrête là pour lui… ça calme !
Je poursuis ma route sans faire attention à mon chrono, ni même ma vitesse. Je fais tout à la sensation. Je m’hydrate régulièrement en alternant avec mon bidon d’eau et mon bidon de boisson isotonique maison. Ma stratégie d’alimentation est millimétrée : La premiere barre énergétique au 15ème kilomètre, mes prises de gels au kilomètres 45 et 68 (juste avant le col). Je veux mettre toutes les chances de mon coté pour réaliser la plus belle course qui soit et n’avoir aucun regret.
Sur les phases de plat je fais en sorte de respecter scrupuleusement la seule et unique règle de la course : « drafting » non autorisé (interdit de se placer dans la roue d’un concurrent pour profiter de son aspiration). L’IRONMAN doit être une performance solitaire. Mêmes si certains petits malins se risquent à tricher, les jurys qui rodent tout le long du parcours sur leurs scooters veillent au grain. Si un athlète se fait prendre, la sanction est logiquement assez lourde (5 minutes d’arrêt obligatoire avec une disqualification à la clé si récidive).

Durant mon périple je croise des « Sardines » (des athlètes de mon club de triathlon) facilement reconnaissables avec nos belles tenues bleu et blanc. On se motive à chaque fois que l’on se croise (même si l’on ne se connait pas forcément car c’est un très grand club avec beaucoup d’adhérents), c’est notre coté « corporate » ^^

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Comment ça marche ?

Les kilomètres me paraissent défiler assez vite. Je n’ai toujours pas regardé ma montre, je ferai le point sur mon chrono à la fin du vélo, je ne veux pas me polluer l’esprit en me demandant si je suis en retard sur mon objectif ou pas.
On approche du fameux col de Cengle, la partie la plus difficile du parcours. Un des athlètes non loin de moi s’exclame «On y est !». Le début est assez violent avec une première côte à 12% qui nous oblige quasiment tous à nous mettre debout sur nos pédales. Je passe cette première partie du col plutôt aisément, ce qui n’est pas le cas de tout le monde, les gabarits plus lourds souffrent énormément sur ces pourcentages élevés. En revanche je me fais largement distancer par les « vrais » grimpeur, secs et affutés, qui gravissent ce col à vive allure. Impossible pour moi de les suivre sous peine d’exploser en plein vol. Pas la peine se prendre pour un autre ^^
Durant la deuxième bosse le scénario précèdent se répète sans grande surprise. J’aperçois le dernier virage avec un rassemblement de supporters qui nous annoncent la fin du col « Allez vous y êtes ! On donne tout c’est la fin ! ».

Cette étape franchie, J’amorce enfin la descente qui me mènera jusqu’à Aix. Je suis soulagé même si ce n’est pas terminé… Il faut rester concentré, il y a pas mal de virages en épingle et on a vite fait de se faire surprendre. Derrière ça remonte quelque peu sur des petites portions. Il faut que je pense à bien faire tourner les jambes pour ne pas me retrouver avec deux « poteaux » lors de la course à pied.
L’arrivée dans Aix se fait sans encombre, la police a bien bloqué la circulation. Je suis dans la dernière ligne droite ! Je peux voir à une centaine de mètre la tente qui abrite la zone de transition. Il est temps de vérifier mon chrono afin de jauger ma performance sur cette partie vélo… Je n’y crois pas ! Ma montre affiche 2H58 !!!! Mes sensations ne m’ont pas trompé, je suis dans un grand jour. Avant la course, je rêvais secrètement de boucler cet IRONMAN juste en dessous des 6H (objectif qui me paraissait déjà très ambitieux) mais avec un tel chrono en natation et en vélo, cela me laisse une sacrée marge sur le semi-marathon pour atteindre mon objectif !

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Au sommet du col de Cengle, On souffle bien !

Temps Vélo : 2H58’50’’ (30km/h de moyenne)

TRANSITION 2 (Vélo => Course à pied)

J’ai décroché mes chaussures des pédales, un bénévole me fait signe de lui confier mon vélo, je m’exécute, je n’ai plus qu’à courir vers la zone de transition pour récupérer mon sac « Run ». Je suis tellement euphorique que je suis en train d’accomplir les 300 mètres qui me séparent de cette zone en un temps record. Je double un athlète qui m’interpelle
– « Tu cours bien vite toi avec tes chaussures de vélo ! »
– « Je me suis entrainé à courir avec ^^ »
J’ai pris la décision de les garder aux pieds durant cette phase plutôt que de les laisser sur mon vélo. J’avoue, c’est un peu risqué de courir avec, mais à ce moment précis je me sens inarrêtable, rien ne peut m’arriver !
Je vais m’introduire dans la zone de transition quand un puissant brouhaha se fait entendre, on est en train de clamer mon prénom. Je regarde sur ma gauche, SURPRISE ! Tous mes amis sont là et ils sont venus en force, ils sont plus d’une dizaine ! Je suis tellement heureux de les voir ! ça me fait un bien fou ^^
Je leur fais signe que tout va bien avant de pénètrer dans l’espace dédié à la transition où je me débarrasse de mon casque et enfile ma paire de running,

J’ai maintenant accompli une bonne partie de la course…mais il reste encore un dernier obstacle de 21 kilomètres.

Alors GO !

COURSE À PIED : Semi-Marathon (21,1KM)
150m Dénivelé +

1ère boucle : 1er – 7ème km

J’ai l’adrénaline à bloc !

Entre mon temps fulgurant sur le vélo et le passage devant mes amis qui ont enflammé le stade, je suis à fond !

Et ça se vérifie sur les deux premiers kilomètres ! J’ai complètement oublié ma montre et je suis parti un peu (trop) vite. Je retrouve ma lucidité et décide de me calmer car mon cardio s’est emballé, je sais pertinemment que je ne pourrai pas tenir ce rythme là durant les 21km.
Le parcours est composé de 3 boucles de 7km autour du centre ville d’Aix, il est pas mal accidenté avec des bosses et des virages qui cassent le rythme. La tache ne s’annonce pas facile, mais je sais qu’à la fin de chaque tour mes amis seront là pour m’encourager. L’état de mes jambes me rassure également, j’ai l’impression que la partie vélo ne m’a pas laissé de séquelles (merci à mon travail d’enchainement vélo-c.a.p tout au long de la préparation) c’est une très bonne nouvelle, je suis dans les meilleures conditions possibles !

Il y a des ravitaillements tous les 2 kilomètres environ, c’est parfait, je n’en manque pas un seul. C’est le même rituel à chaque fois : Je bois deux verres d’eau et m’asperge la tête avec un dernier verre. La chaleur est bien présente, il ne faut absolument pas que je me laisse gagner par la déshydratation.
Le premier tour se termine sans encombres, je repasse devant mon groupe de supporters qui arborent une banderole que je n’avais pas remarqué lors de mon premier passage (Vous êtes au top, bravo pour le clin d’oeil ^^). A la fin de chaque tour je dois récupérer un bracelet de couleur qui indique le nombre de tour que j’ai accompli. Je n’aurai accès à la Finish Line qu’après avoir collecter les 3 bracelets requis (Bleu, Jaune et Rouge)

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J’avoue, je suis fan d’Harry Potter et plus particulièrement d’Emma Watson ^^
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C’est parti pour 21km de bonheur ^^

2ème boucle : 7ème-14ème km

La deuxième boucle est plus difficile, la fatigue me tombe dessus d’un seul coup. Tous mes muscles sont contractés, Je guète le moindre début de crampe. Sur ce tour je décide de boire en marchant sur chacun des ravitos (en ne prenant pas plus de 10 secondes). Un bénévole me tend un morceau de banane, tiens, très bonne idée je vais en profiter, ça me permettra d’éloigner les crampes…
Ma stratégie sur ce parcours accidenté est d’accélérer fort dans les descentes car cela ne demande pas trop d’énergie et de bien raccourcir la foulée lors des montées pour ne pas faire exploser mes quadriceps. Il y a une petite boucle vers la fin du parcours ou l’on peut croiser des concurrents qui vont dans l’autre direction.
« Oh Séb !! »
C’est Bertrand qui m’a vu le premier (une autre Sardine du club ^^)
« Oh ! Allez mec ! »
Bertrand fait parti des mecs « solides » du club, il en terminera avec un très beau chrono (bravo encore à lui).

J’arrive sur la fin de ce deuxième tour. Je récupère mon deuxième bracelet. Il y a mon pote Lucas qui s’est placé dans la ligne droite.

« Plus qu’un tour et j’en ai fini avec cette merde Lulu ! » lui dis-je

Quelques dizaines de mètres plus bas, un nouveau passage devant tous les copains, de très loin le meilleur groupe de supporters de cet IRONMAN du Pays d’Aix ^^

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Il me manque encore le « chouchou » rouge au poignet pour avoir le droit de bifurquer vers la ligne d’arrivée ^^

3ème et dernière boucle : 14ème – 21ème km (FINISH LINE)

Voilà… Il ne me reste plus qu’un tour.

Encore 7km et je serai Finisher de cet IRONMAN 70.3
En combien de temps ? Je ne sais pas, je ne regarde plus ma montre depuis longtemps. Je donne tout ce que j’ai. Tous mes muscles me brulent. Beaucoup de concurrents marchent. Les visages sont crispés, cette course à pied aura fait des ravages sur nombre de concurrents.
Depuis mon dernier passage dans le parc de la Torse je suis à fond ! Je serre les dents. Je repasse devant Lucas qui s’est positionné cette fois-ci au début de la petite boucle de 3km avant la fin. Il se met à courir à mes cotés
« Seb Comment tu te sens ? »
« Je suis mort mec »
« C’est énorme ce que tu fais, tu vas claquer un super chrono ! »

Ces quelques échanges donnent naissance à un large sourire sur mon visage, bien que déformé par la souffrance.
« Concentre toi sur ta foulée, je te récupère sur le retour »
Il a raison, il faut que j’optimise chaque pas pour qu’ils soient propulsifs et me poussent vers l’avant. J’accélère encore pour accomplir cette dernière boucle en un temps record avant de repasser une ultime fois devant lui.
« Allez Séb !! Plus qu’un virage et c’est la descente jusqu’à l’arrivée !! »

Je récupère en haut de cette descente le dernier bracelet (le Graal) qui me permettra de dévier ma course sur la fin de ce tour et de me diriger vers la Finish Line. Je dévale à toute vitesse cette dernière portion du parcours.

La bifurcation est là.

Je mets en évidence mon poignet droit arborant les 3 bracelets de couleur qui me permettent de franchir la ligne de bénévoles postés devant cette intersection. Je savoure ces quelques derniers mètres effectués sur le tapis rouge.

YES !!! Je franchis l’arche d’arrivée les deux poings serrés. Ma joie est indescriptible.
Cerise sur la gâteau, ma femme m’attend pour me remettre ma médaille de « Finisher » Un vrai rêve ^^ Je l’embrasse et la prend dans mes bras.

Elle me parle de mon temps, c’est vrai qu’avec toutes ces émotions je n’ai même pas regardé ma montre.

TEMPS FINAL : 5H24 !!!!!

Juste hallucinant ! Dire que j’espérais finir tout juste sous les 6h… J’étais loin d’imaginer faire un tel chrono…

Temps Course à pied 21,1KM : 1H43’45’’

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Whouhouuuuu !!!!!!

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En définitive, c’était la course PARFAITE. Du début à la fin j’ai pu donner tout ce que j’avais. La satisfaction est immense et le fait d’avoir pu vivre cela avec ma femme et tous mes amis réunis rend cette performance encore plus belle.

Ce pic de forme, je le dois sans aucun doute à la rigueur de mon entraînement, de mon alimentation mais aussi à toutes les personnes qui m’ont soutenu dans cette aventure.

Je remercie une nouvelle fois ma femme et tous mes amis présents ce jour là. Vous avez été exceptionnels.
Merci beaucoup à William pour son aide précieuse et son suivi sur mon programme alimentaire 😉

Aujourd’hui je suis un homme heureux, mais mon regard se tourne déjà vers  l’IRONMAN HAMBOURG 140.6 auquel je participerai le 13 aout prochain…
Un défi encore plus grand car les distances seront multipliées par deux !

Mais je compte bien le relever…

4 commentaires sur « FINISHER DE l’IRONMAN 70.3 AIX EN PROVENCE en 5H24′ »

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