MARATHON des ALPES MARITIMES (Nice-Cannes) Record Personnel à la clé !

J-1 (Samedi 4 Novembre)

 

Après 8 semaines de préparation, me voilà à Nice.
Nous sommes samedi, veille du marathon des Alpes Maritimes qui viendra boucler cette saison sportive bien fournie.

Demain, pour la troisième fois cette année (et troisième fois de ma vie ^^), je vais courir la distance reine de 42 km.

Petit récapitulatif de mes expériences Marathon :

Marathon de Paris 04/2017/ Chrono : 3h48′
IRONMAN d’Hambourg 08/2017/ Chrono : 3H53′ (après 3,8Km de Natation et 180Km de vélo)
Marathon des Alpes Maritimes (Nice-Cannes) 05/11/17 Chrono : A découvrir plus bas… 😉

Après avoir gouté à cette distance pour la première fois en Avril dernier à Paris, c’est assez naturellement que l’envie d’accrocher un ultime « gros » dossard en cette fin d’année m’est venue.
A Paris, ma préparation avait été mise à mal par une sérieuse blessure au genou (suivi d’une infiltration) ce qui m’avait valu une fin de marathon assez tumultueuse (Cf Marathon de Paris).
Le marathon de L’Ironman d’Hambourg s’était quant à lui beaucoup mieux déroulé  Malgré 1h10 de natation suivi de presque de 6H de vélo. Les sensations étaient très bonnes. D’où l’envie de savoir ce que je valais véritablement sur cette distance (avec une préparation optimale).

IMG_4623
Récupération du dossard accompagné de Madame SEB RUN’N RIDE ^^

Après avoir récupéré mon dossard et flâné un peu dans les rues de Nice, Karen et moi nous rendons à l’hôtel situé à 2 minutes de la ligne de départ. La nuit qui suivi fut loin d’être tranquille. Dehors les éléments étaient déchainés. Un vent soufflant à plus de 100k/h et une pluie torrentielle.

Réveillé par tout ce vacarme à 3H du matin, impossible de me rendormir…

ça part de là !

IMG_4632
Veille de la course (la pluie est en route)

MARATHON DAY (Dimanche 5 Novembre)

Le réveil sonne, il est 6h mais je suis debout depuis bien longtemps…
Il pleut comme jamais. Le petit déjeuner de l’hôtel regorge de concurrents qui échangent leurs angoisses sur les conditions dantesques qui nous attendent.
Pour ma part je suis assez détendu. La pluie ne me fait pas peur. J’ai déjà effectué une de mes sorties longues de 30km à Marseille dans des conditions similaires. J’avais même éprouvé un certain plaisir à courir faces aux éléments qui se déchainaient « en mode Man VS Wild » ^^

Mais ce que je redoute le plus c’est le vent…

IMG_4676
Prêt à ramasser les champignons dans la forêt ^^

TOP Départ !

Equipé de mon pull et de mon poncho, je marche d’un pas décidé jusqu’à mon SAS de départ : 3h45. Même si j’espère courir sous les 3H45, je ne veux pas être gêné par la foule. Je me placerai en première ligne pour être tranquille. Par chance la pluie se calme et devient très légère à quelques minutes du départ.

Je retire mon accoutrement (assez ridicule il faut dire ^^). Le speaker annonce un vent dans la « bonne direction » Euhh comment vous dire… Le vent est plein Ouest et nous allons de Nice vers Cannes… On va l’avoir dans la gueule du début à la fin !
Sa tentative pour nous rassurer n’a pas du tout fonctionné, mais bon, merci quand même d’avoir essayé ^^

A quelques secondes du départ, je ne suis toujours pas décidé sur l’allure précise que je vais adopter. Je ne me suis pas vraiment pris la tête la dessus. En fait ce dont je suis sûr, c’est que je veux battre mon record significativement. Je me suis bien préparé, mais de combien suis-je capable d’améliorer mon record personnel qui date d’il y a seulement 7 mois ?
Le dénouement dans quelques heures !

La montre affiche 8H …
TOP départ !

C’est parti pour 42km. Mais cette fois-ci (contrairement à Paris), je sais à quoi m’attendre. la régularité est la clé d’un marathon réussi. Ne pas partir fort au début en se disant que « c’est toujours ça de gagné » pour la suite…
J’ai effectué deux sorties longues de 30km lors de ma préparation durant lesquelles j’ai réussi à tenir un rythme de 5’20’’ au Km. Je crois être quasiment sûr d’aller au bout en maintenant cette allure et donc de battre mon record établi sur le Marathon de Paris.
Oui… Mais bon…
Serais-je vraiment content de moi ? Cela ne manquerait-il pas un peu de panache ?
Je ne vais pas me satisfaire de si peu…

Bip ! Ma montre sonne, elle affiche le premier Km parcouru en 5’06’’
Le deuxième Km en 4’58’’ …

C’est décidé, je compte bien prendre tous les risques pour faire péter mon score !
Mon objectif de l’année était l’IRONMAN d’Hambourg, bouclé en 11H06’ au mois d’aout dernier. J’ai clairement rempli mon contrat en 2017. Ce marathon Nice-Cannes, ce n’est que du « bonus »
Tant pis si j’explose en plein vol, j’aurais tenté ma chance, mais si ça passe… La satisfaction n’en sera que plus grande… Je vais donc essayer de maintenir une allure autour des 5’/km.

C’est de la folie car je n’ai pas travaillé spécifiquement pour maintenir cette vitesse aussi longtemps. Mais peu importe, j’ai envie d’y croire. J’ai tout de même couru entre 50 et 65km par semaine pendant près de 8 semaines.

Pendant que j’échafaude mon plan sur la comète, un coureur non loin de moi tombe brutalement dans les pommes. Il est immédiatement pris en charge par les secouristes qui par chance n’étaient pas loin, ça fait froid dans le dos… Nous sommes à peine au 3ème km (rassurez-vous, c’était juste un malaise).

Il continue de pleuvoir très légèrement mais cela n’est pas désagréable. La température est optimale, aux alentours des 18 degrés. Les kilomètres défilent très rapidement jusqu’au 10ème. La pluie finit pas cesser. Je fais un point sur ma vitesse, réglé comme un métronome => 5’04’’ de moyenne. Je me sens bien. Sans vraiment m’en rendre compte je vais même légèrement accélérer sur les 10 prochains kilomètres pour accrocher une moyenne de 4’55’’/km. J’ai rattrapé un petit groupe du « Sas » parti juste avant moi (le Sas des 3h30). Je suis désormais au sein de ce peloton qui court à une allure qui me convient. Mon expérience me permet désormais de savoir comment gérer au mieux mon alimentation et mon hydratation (Merci L’IRONMAN d’hambourg ^^)
Il y a un « ravito » en eau tous les 5km. Je n’en loupe aucun ! Je prends même le temps de ralentir mon allure pour boire correctement mon verre et ne pas foutre la moitié par terre (CF Marathon de Paris).
Niveau Alimentation je suis totalement autonome, J’ai 3 gels que je prendrai respectivement au 15ème , 25ème et 33ème km.

Tout est clair dans ma tête, je n’ai qu’à « faire ma course »

IMG_4686
Focus !

Le ciel s’éclaircit. 90% du parcours est en bord de mer, je suis proche de mon élément, mon regard se perd dans les rouleaux des vagues qui viennent s’écraser sur les digues.

Je dépasse le panneau qui annonce le 20ème km. Un petit groupe de supporters nous encourage au passage, C’est là que j’aperçois Karen ! Quelle surprise ! On s’était donné rendez-vous sur la ligne d’arrivée mais elle a fait en sorte de se poster à mi-parcours pour m’encourager ^^ (malgré la circulation rendue infernale par les routes barrées) Je suis tellement heureux de la voir !

Un bisou volé et me voilà reparti de plus belle, le sourire aux lèvres.

KM 21

Au 21ème km je me rends compte que j’ai battu mon record personnel sur semi-marathon (certes il date de l’année dernière ^^).
J’attaque la deuxième partie de la course dans les meilleures conditions.

L’épopée continue, les kilomètres s’enchainent. Mon rythme est toujours soutenu mais je me sens bien. On traverse la ville d’Antibes. Devant le club de Voile (mon ancien univers) j’ai la bonne surprise de croiser Marine ! En stage d’entrainement sur le site. High Five ! Merci encore à elle d’avoir donné de la voix pour m’encourager 😉

IMG_4684
Pour le moment ça fait le malin…

Peu de temps après je croiserai Yoann au bord de la route qui viendra également me féliciter après la ligne d’arrivée. Merci encore d’avoir été présent malgré les conditions météo qui n’étaient par forcément très agréables pour rester planté dehors ^^
Le parcours présente quelques bosses mais jusqu’ici je les ai plutôt bien négociées. Cependant au km 28 va se dresser « LA » difficulté majeure de ce Marathon. Une cote de 600 mètres à 4-5% de moyenne. Surnommée le « Wall » . De nombreux coureurs craquent et se mettent à marcher. Je l’attaque en réduisant ma foulée, le corps bien droit, les bras en arrière. Je rattrape beaucoup de concurrents et en termine en ayant que très peu réduit ma vitesse. Je me paierai même le luxe dans la descente de courir en 4’30’’ le km suivant ^^

KM 30, Vers la fin de ce Marathon

Les muscles commencent à tirer pas mal mais rien d’alarmant pour le moment. Je me suis blessé à la hanche deux semaines auparavant. C’est la première douleur à se manifester, mais ma foulée reste intacte.

30ème Km,

« Plus que 12km ! » Soit 1h de course environ. Bon, c’est là que tout va se jouer… On va voir si je ne me suis pas vu plus en forme que je ne le suis. Mes mollets sont très raides, ma jambe droite tout entière commence à souffrir sérieusement. Pour autant je ne ralentis pas. L’envie de claquer un beau chrono est trop forte.

Au 33ème Km je passerai devant mes parents qui viennent me voir pour la première fois sur une course depuis que j’ai changé de sport. Eux qui pendant près de 15 ans sont venus sur les Régates pour me voir naviguer. C’est tout nouveau pour eux et c’est un monde qu’ils ne connaissent pas (il va falloir qu’ils s’habituent ^^)

Cette dernière partie de course est vraiment difficile, les bosses sont de plus en plus fréquentes, je suis obligé de prendre un peu plus de temps pour boire aux ravitaillements. La course se durcit clairement, je me bats pour garder ma vitesse. Je parviens plutôt bien à le faire quand au km 38 les douleurs deviennent vraiment intenses et m’obligent à ralentir.

« Allez ! Il reste 4km ! Ce n’est même pas la distance d’une sortie décrassage ! »
Je donne tout ce que j’ai (ou plutôt, tout ce qu’il me reste ^^)
Un  « Pacer » me double et me lance :
«  Allez mec, redresse la tête, accroche toi à la ligne blanche et on y va ! »
(ma foulée devait vraiment faire peine à voir ^^).
J’ai à peine le temps de lui faire un signe pour le remercier avant qu’il ne poursuive sa route. Ces quelques mots ne sont pas grand chose, mais ils m’ont remis « dans le match » Je me remobilise. Il a raison, je dois faire block pour gratter quelques secondes. La foule se densifie aux abords de la route. Cela signifie que l’arrivée est proche… Avec le vent je parviens même à attendre les aboiements du speaker posté sur la « finish line ». Il me reste un peu plus d’un kilomètre à parcourir. Je n’ai pas regardé ma montre depuis le 38ème km. Je suis à fond, cela ne servirait à rien de faire des calculs.
Dernière ligne droite, je passe devant le panneau 42km ! Plus que 200 mètres ! J’aperçois enfin l’arche d’arrivée !
C’est le moment de vérifier si mon « craquage » au kilomètre 38 n’a pas été trop violent !

«  Yes !!! Je vais boucler ce Marathon en 3H32 !!!!! » Je profite à fond des derniers mètres.

Petit sourire pour la photo finish, même si je suis à bout de force et qu’il m’est difficile de faire partir cette grimace bien présente sur mon visage.

C’est fait !  J’en termine en 3H32’52’’ Le kiffe !!

J’ai fini ! (ou presque…)

Après la ligne d’arrivée, la souffrance n’est pas terminée…
Ma satisfaction est immense ! J’améliore de 16 min mon précèdent record établi lors du Marathon de Paris (en seulement 7 mois) ! J’étais loin de m’imaginer tenir ce rythme là pendant 42Km. Je ne suis pas loin de m’écrouler, mais il faut avancer pour que je puisse rejoindre Karen à la sortie de ce long couloir. On me remet ma médaille ainsi que mon Tee-shirt de Finisher.
J’essaie d’avancer… Qu’est ce que c’est long… Qu’est ce que j’ai mal ! Je me fraye un chemin tant bien que mal au milieu de la foule, quand j’entends la voix de Karen sur ma gauche venant de derrière les grilles. Je me dirige vers elle et m’effondre au sol sous ses yeux. Comme si je m’étais dit « C’est bon je peux tout lâcher, au pire elle appellera les secours pour venir me ramasser » ^^
Elle m’annonce qu’elle est en train d’immortaliser l’action en Live sur Instragram ^^ Je ne parviens même pas à esquisser un sourire tellement les forces me manquent. Pourtant ce n’est pas l’envie qui me manque !
Elle me félicite mais je n’arrive pas à lui répondre pour l’instant, je suis encore trop mal en point.

Je dois encore avancer pour sortir de là ! Je parviens à me relever et à avancer doucement. Yoann m’interpelle, il est lui aussi derrière les grilles. J’échange quelques mots avec lui et le remercie d’avoir été la pour m’encourager.
Karen me réceptionne enfin (et le mot est juste ^^), mes parents sont également présents.
Je reprends peu à peu mes esprits.

IMG_4701
affalé par terre, mon visage en dit long sur mon état juste après avoir franchi la ligne d’arrivée …

J’émerge quelques longues minutes plus tard, après avoir bu abondemment et effectué un passage express au petit coin ^^ Je peux enfin savourer ce moment… Je commence déjà à parler à Karen du resto qu’on va pouvoir se faire pour fêter ça ^^ (Oui l’appétit revient également).

Je suis allé au bout de moi-même, C’est une course réussie ^^

Et voilà, je raccroche mon dernier dossard de cette année 2017. Une année remplie de belles réussites. Maintenant place à 2018 … Avec des objectifs encore plus ambitieux et des courses encore plus folles…

Remerciements

Je remercie tout particulièrement tous ceux qui étaient là (ma petite femme, mes parents, Marine et Yoann)
Merci également à tout ceux qui m’ont suivi via les réseaux sociaux et par message, avant, pendant et après la course ^^
L’hiver est là, place au travail foncier et au renforcement afin d’attaquer au mieux cette saison 2018 !

SEB RunN’Ride

Un commentaire sur « MARATHON des ALPES MARITIMES (Nice-Cannes) Record Personnel à la clé ! »

Laisser un commentaire