CETTE ANNEE OU JAMAIS…
Après avoir vaincu l’Alpsman au mois de juin dernier, il me fallait trouver un nouvel objectif… Et c’est arrivé un peu plus vite que prévu…
Le Norseman est une course qui me fait rêver depuis que j’ai commencé le triathlon. Seulement, j’ai déjà échoué au tirage au sort pour cette année. Je retenterai ma chance pour l’édition 2019. Très bien… Mais en attendant… Je commence déjà à tourner en rond. Mes entrainements n’ont plus de saveur, je ne sais pas où je vais et je n’aime pas ça.
Après m’être posé sur le calendrier des épreuves à venir, mon choix est vite vu… Dans 3 semaines il y a l’Embrunman. Une épreuve mythique et l’un des premiers extrêmes triathlons qui a vu le jour.
C’est décidé, je m’attaquerai au « Mythe » le 15 aout.
S ‘inscrire à un telle épreuve à seulement 3 semaines du départ peut paraître un peu fou (pour ne pas dire complétement débile ^^), mais après ma préparation pour l’Alpsman, je me sens d’attaque pour relever ce nouveau défi. Enchainer un deuxième Extrême Ironman en seulement 2 mois. Le pari est osé mais j’ai envie de le tenter.
Les entrainements peuvent reprendre, avec plus de panache et d’énergie, mon nouveau défi m’attend.
EMBRUNMAN J-1
Karen nous a dégoté une belle chambre d’hôte dans une magnifique bâtisse au cœur d’Embrun. Le cadre est magnifique, les conditions pour la course s’annoncent chaudes voir TRES chaudes… En plus de la difficulté extrême du parcours, il faudra également gérer la canicule. C’est loin d’être les conditions que j’affectionne le plus (moi qui préfère de loin le froid à la chaleur) mais je suis venu ici pour sortir de ma zone de confort et je vais être servi…
J’ai récupéré mon Dossard, direction le plan d’eau pour déposer mon vélo dans le parc et passer le Check-in.
Petit moment de détente aux abords du plan d’eau avec Karen, Nadège, Marie et Damien qui seront également là demain pour me supporter.

17H : C’est l’heure du Briefing course !
Mise à part le Col de l’Izoard que j’ai déjà gravi, je n’ai aucune idée de ce qui m’attend. Le comité de course annonce 5000m de D+ mais je suis persuadé qu’il y aura moins… Plutôt aux alentours de 3500-4000. Ce qui reste tout de même un parcours très exigeant !
Mais ce que je redoute le plus c’est ce marathon… 3 boucles de 14km avec à chaque tour une côte redoutable qui monte jusqu’au centre d’Embrun. Du dénivelé donc au programme et surtout sous une chaleur accablante… ça s’annonce costaud !
Il est temps de rentrer pour manger et se coucher tôt, le réveil va piquer demain ! Mais je commence à avoir l’habitude ^^
EMBRUNMAN D-DAY
Le réveil sonne, il est 3H00 du matin.
C’est peut être la meilleure nuit que j’ai jamais passé la veille d’une course. Je me suis endormi très tôt, vers 21h30 et je ne me suis même pas réveillé une seule fois. C’est plutôt étonnant mais je ne vais pas m’en plaindre !
Ce n’est pas comme d’habitude… Je ne me sens pas stressé. Comme si cette journée allait très bien se passer. L’angoisse habituelle a laissé place à la sérénité. C’est certainement l’expérience qui a pris le dessus…Je sais (plus ou moins) ce qui m’attend. Une longue journée, avec des hauts et des bas qu’il faudra gérer. Je commence à me connaître et je sais de mieux en mieux analyser les signes que mon corps et ma tête m’envoient.
Mon « petit » déjeuner englouti, il est désormais l’heure de se rendre au plan d’eau.
Karen m’accompagne en voiture jusqu’à la ligne départ. Il a beau être 4H du matin, ça bouchonne sacrement ! Il faut dire que 1200 athlètes qui se rendent au même endroit par la même route ça fait du monde…
Bloqué dans les bouchons, je décide de finir à pied pour ne pas être en retard pendant que Karen va chercher une place pour se garer.
J’arrive devant la zone de contrôle d’identité située juste avant l’entrée du parc vélo. J’y croise mon amie Nana (Nadège), qui fait partie des bénévoles. Elle me souhaite bonne chance avant que je file préparer mes affaires et mon vélo.
L’Embrunman c’est un peu « le grand luxe » en ce qui concerne la zone de transition. Chacun à sa chaise à coté de son vélo, ainsi qu’une caisse personnelle (sous la chaise) où se trouve toutes nos affaires pour les transitions. C’est beaucoup plus confort que sur les Ironman classiques. D’habitude toutes les affaires se trouvent dans des sacs de transition qu’il faut récupérer aux extrémités du parc avant d’aller se changer.

Quelques minutes suffisent pour gonfler mes pneus et mettre en place tout ce dont j’ai besoin sur mon vélo. Je me dirige vers la sortie du parc pour aller rejoindre karen mais mauvaise surprise ! Toute entrée est définitive… Merde ! Je n’ai même pas dit au revoir à Karen et j’ai encore un sac avec mon téléphone dedans…
Je l’appelle pour la prévenir. Plusieurs mètres séparent le grillage de la zone accessible au public. C’est une vraie prison !
J’essaie de me faufiler pour m’approcher d’elle mais un gars de la sécurité m’arrête tout de suite :
« Où vous allez !? C’est interdit ! Aucun contact avec l’extérieur ! »
Je lui explique que j’ai encore mon portable, je ne peux pas faire la course avec, il faut que je le donne à ma femme. Après une rude négociation, il accepte de faire passer mon sac à Karen mais je ne peux toujours pas l’approcher. Je lui indique discrètement qu’il y a peut-être un endroit plus accessible à l’autre bout du parc. Il y sera plus facile de communiquer.
On finit enfin par trouver un endroit ou seul un grillage nous sépare. J’ai pu avoir droit à mon bisou d’avant course (très important ^^).
Je retourne à ma place enfiler ma combinaison. Je suis étonnement calme et concentré. Je me remémore chaque geste de la première transition qui m’attend. Il fait frais (Peut-être 12 degrés), il faudra certainement que j’enfile un coupe vent à la sortie de l’eau. La tri-fonction seule risque d’être un peu juste, surtout en étant trempé.
La foule d’athlètes commence à s’amonceler devant le plan d’eau. 1200 personnes qui s’apprêtent à se jeter en même temps dans l’eau c’est assez impressionnant. J’essaie d’échauffer mes épaules tant bien que mal mais nous sommes entassés comme des sardines. Il fait nuit noire, on ne distingue pas les bouées. J’ai tellement de monde devant moi que je ne sais même pas à quelle distance je me trouve de la ligne de départ…
NATATION – 3800 mètres
1H16
GO !
Après une bonne bousculade, me voilà enfin dans l’eau (ou plutôt dans le bouillon). Je n’y vois toujours rien, je commence à nager à l’aveugle. La natation risque d’être compliquée… Je prends pas mal de coups. Après quasiment un tiers de la distance parcourue, je décide de me placer à l’extérieur du parcours pour être un peu plus tranquille.
Le jour pointe le bout de son nez. J’aperçois les bouées mais je les contourne en me tenant à distance pour éviter d’éventuels mauvais coups. Difficile de savoir si je nage bien ou pas, il y a tellement de monde autour de moi. Je suis plus concentré sur les autres que sur ma nage. J’ai quand même de bonnes sensations malgré tout.
La fin des deux tours approche, je sors de l’eau en 1H16. J’espérais mieux, mais si je regarde ma vitesse moyenne j’ai plutôt bien nagé . C’est la distance parcourue qui me coûte cher (4200m au lieu de 3800m….). Forcément ne pas emprunter une trajectoire au plus court ne m’a pas vraiment aidé ^^
Transition 1 (Natation-Vélo)
Première satisfaction, je me sens bien, j’ai été épargné par les crampes, j’attaque cette transition dans les meilleures conditions. Il fait frais mais je décide de laisser tomber le coupe vent. Je suis déjà en train de courir avec mon vélo vers la sortie du parc.
VELO – 188KM – 3600m de D+
7h56’
1 – 30ème km
Ça grimpe dès le début ! Je croise Karen et Nadège qui se sont placées dans le premier virage, de quoi me « booster » d’entrée de jeu !

J’attaque cette première partie assez fort pour me réchauffer. Petit à petit je rattrape quelques groupes d’athlètes dans les premières côtes. Les sensations sont bonnes, c’est agréable. Mes jambes sont légères et le cardio va bien. J’ai la sensation que ça va être une bonne journée. Pourtant je ne suis qu’au début de mon périple…
31 – 70ème km
La première difficulté est derrière moi. Me voilà à Savine, la partie la plus roulante du parcours. Lancé à pleine vitesse, c’est un peu la course à celui qui emmènera le plus gros braquet… Attention à ne pas se faire piéger à ce petit jeu car le plus dur reste à venir. Je sais quelle cadence je dois tenir pour ne pas me « griller » pour la suite.
De retour à Embrun, un petit virage vers les Orres et on enchaine avec la suite du programme, des routes vallonnées jusqu’à Guillestre.
Il y a beaucoup de monde au bord des routes pour nous encourager, l’ambiance est au rendez-vous et ça fait du bien !
Je commence à m’alimenter même si je n’en ressens pas le besoin. Il faut vraiment que j’anticipe car je ne veux pas avoir un coup de fringale en pleine ascension de l’Izoard. Le soleil est maintenant bien levé et la température commence à grimper au même rythme que la route s’élève devant moi. J’ai trouvé ma place dans la course. Je double et me fait doubler régulièrement par les mêmes concurrents à chaque fois. Je peux m’en rendre compte grâce aux noms des athlètes affichés sur les dossards.
71 – 100ème Km
Virage à Gauche à quasiment 180 degrés et c’est parti pour l’Izoard. Deux petits villages à traverser avant d’attaquer ce col mythique. Je sais qu’il y a bientôt un ravitaillement, je vais en profiter pour récupérer un bidon d’eau, je suis presque à sec. Au passage d’Arvieux, un bénévole me tend un bidon et je reprends ma route. Mais au moment de boire je me rends compte que le bidon qu’il m’a passé est presque vide !
Il va falloir que je trouve une solution, impossible de passer le col sans eau ! Il fait déjà plus de 30 degrés !
2 km plus loin je tombe sur Karen, Nadège et mes parents !
Je suis sauvé !
« Vite de l’eau ! Vous avez de l’eau !?? »
Ni une ni deux, Nana me tend un bidon. Je peux attaquer le col sereinement.
L’ascension a des allures de « Tour de France » Une flopée de voitures de supporters grimpe l’Izoard au rythme des athlètes sur leur vélo. Je ferai quasiment toute la route jusqu’au sommet avec Karen et Nana à mes côtés. C’est vraiment le top !
Il fait terriblement chaud, ma tri-fonction me brule. Je ne cesse de m’arroser la tête et le dos à chaque fois que je bois une gorgée. J’essaie de gérer au mieux car je suis à peine à la moitié du parcours…


Encore deux virages et j’atteindrai le sommet !
Petit arrêt au stand, il est l’heure de s’alimenter avec un peu de salé ! (Merci L’Alpsman pour le retour d’expérience) du pain, du jambon de poulet et un peu de fromage. Un bon sandwich que je prendrai le temps de manger pendant la longue descente qui m’attend.
Un petit au revoir aux filles, je ne les reverrai que sur le Marathon.
101 – 143ème km
Depuis l’Alpsman j’ai repris un peu d’assurance dans les descentes mais c’est toujours le défilé d’athlètes pour moi. Je me fais doubler à tout va… Certains passent à coté de moi à des vitesses hallucinantes en plein virage. Je me sens incapable de les suivre, je préfère passer mon tour, je me rattraperai dans les côtes.
Quelques virages plus bas, je croise justement un athlète dans le fossé, un des vélos qui m’a doublé… Les secours sont là, il a l’air d’aller bien mais on ne peut pas en dire autant pour son vélo… Je continue ma route.
Le vent s’est levé, on l’a en pleine face ! J’ai le sentiment de ne pas avancer, même sur les parties plates… Mais c’est pour tout le monde pareil alors il faut faire avec !
J’arrive au pied de la fameuse côte de Pallon. Une ligne droite d’un peu moins de 2km à une moyenne de 12% (avec des passages à 20%) redoutée par tous les concurrents.
Je l’attaque « plein fer », aucune envie que ça traine ! Il y a un public fou dans cette côte ! Tout le monde hurle des encouragements à chaque passage des athlètes. Ça galvanise ! J’avale littéralement cette portion de route qui passera plus vite que prévu. Je me suis bien mis dans le rouge mais je sais que c’était la dernière « grosse difficulté »
144 – 188ÈME Km
Le retour vers Embrun est vallonné mais c’est surtout le vent qui m’oblige à appuyer fort sur les pédales. Cette partie est longue et je commence vraiment à avoir marre d’être le cul sur la selle. Le panneau Embrun est là mais il me reste encore un col à franchir avant de prendre la direction du parc vélo pour la deuxième transition.
Je l’avais un peu sous-estimé celui-là…
Ces derniers kilomètres me font mal. La route est en mauvais état, le vélo n’avance pas et j’ai les quadriceps en feu !
C’est long, qu’est-ce que c’est long… Voilà enfin le sommet. Place à la descente jusqu’au plan d’eau d’Embrun. Il y a des graviers partout, des bénévoles sont postés à chaque virage dangereux pour nous faire signe de ralentir. Je suis un peu crispé sur mon guidon, il faut que j’arrive à me relâcher avant d’attaquer le marathon. Je resterai concentré jusqu’à la fin de cette descente technique.
Je pose enfin pied à terre. Je galope à coté de mon vélo sur le tapis bleu qui mène à la zone de transition.
Transition 2 (Vélo-Course à pied)
Une transition éclair, je prends juste le temps d’enfiler de nouvelles chaussettes et mettre mes chaussures de running. Ma casquette vissée sur la tête et on est parti pour un beau marathon en pleine canicule !
MARATHON – 42KM – 500 de D+
4h28’
1ère BOUCLE (du 1er au 14ème KM)
Je sors à bonne foulée du parc à vélo avec un bidon d’eau à la main. Il fait une chaleur écrasante, je veux pouvoir boire le plus régulièrement possible pour ne pas risquer d’être déshydraté. J’ouvre ma tri-fonction pour m’aérer. Il y a des ravitos tous les 2,5 km mais je pense que ça ne me suffira pas alors je préfère assurer. Ce n’est pas ce qu’il y a de plus agréable que de courir avec un bidon à la main mais c’est toujours mieux que d’être stoppé par la soif !
Dès le début du parcours, je croise tour à tour, Lolo et Alex qui ont fait un détour pour venir me voir, Nana et mes parents. Pas de signe de Karen… J’espère qu’elle sera un peu plus loin sur le parcours…
Il fait chaud… Très chaud ! Mais l’ambiance est au rendez-vous. Il y a un monde fou partout au bord du tracé. Je connais le profil du parcours mais je n’ai pas eu le temps de le reconnaître. Je pars un peu à l’aventure, on verra bien ce qui m’attend.
A peine le temps de prendre mon rythme, je suis déjà face à LA grosse difficulté de cette boucle : la montée d’Embrun. Une côte d’un peu moins de 2km plutôt « hard ». Dès mon premier passage, la plupart des athlètes marchent tellement la pente est raide. Je poursuis mon effort et la passe en courant même s’il est peut être un peu tôt pour s’enflammer… ça demande beaucoup d’énergie pour continuer à courir mais tant pis c’est le jeu !

Mon audace me permet de rattraper pas mal de monde, ça fait du bien au moral. La longue descente qui suit se passe au mieux, j’arrive plus ou moins à accélérer efficacement en restant léger sur mes appuis. La seconde partie de la boucle est beaucoup moins marrante… On court à travers les champs, le soleil tape fort et il y a beaucoup moins de supporters. J’ai l’impression que nous reprenons déjà la direction du plan d’eau qui marque la fin de la boucle, mais non… C’est une feinte ! On doit rebrousser chemin et repartir dans les champs. Je prends un léger coup au moral… Effectivement une boucle de 14km c’est long !
J’aperçois Fred et Jean-Marc vers la fin du premier tour, ça fait plaisir de les voir.
2ème BOUCLE (du 14ème au 28ème KM)
De retour vers le plan d’eau. Je me retrouve à hauteur de Carrie Lester (Australienne, triathlète professionnelle). Elle est en tête de la course, elle s’apprête à franchir la ligne d’arrivée pour remporter cette Embrunman chez les femmes ! Je parcours peut-être 200 mètres à ses cotés avant qu’elle ne me lâche (ou plutôt avant que JE lâche car j’avais accéléré pour la suivre ^^)
Un petit « Go Carrie ! » avant de la voir s’envoler vers la ligne d’arrivée. C’est le coté sympa du triathlon. On peut être amené à courir aux cotés des pros (Pendant quelques secondes ^^) c’est vraiment top ! Pour ma part la course est encore loin d’être terminée !
Je récupère mon premier bracelet qui indique que j’ai déjà effectué un tour sur les trois ! Je repasse à nouveau devant Alex et Lolo, Marie et Damien, Mais toujours aucune trace de Karen. Je Leur demande au passage s’ils l’ont vu, mais personne ne sait où elle se trouve. Nadège est postée dans la ligne droite sur le chemin de terre, je la vois au loin, je suis sûre que elle saura plus.
« T’es pas avec Karen ??? »
« Non je ne sais pas où elle est ! »
Je commence à m’inquiéter, je ne comprends pas comment j’ai pu la rater sur le parcours.
Revoilà la côte d’Embrun. Comme au premier tour, je m’emploie pour la gravir à bonne foulée. Je me force depuis le début de ce marathon à avoir une foulée « propre », le dos droit, le regard au loin et les bras bien en arrières quand ça grimpe. C’est plutôt efficace et surtout je sens que j’ai l’énergie pour le faire.
Mon rythme a légèrement faibli mais je donne tout pour relancer dès que je peux. Je ne manque aucun ravito. Je mange, je bois et je m’arrose. C’est trop important au vu des conditions (plus de 33 degrès). J’ai toujours ma gourde à bout de bras qui me permet de boire dès que j’en ai envie. Cette deuxième boucle est vraiment longue… Et je n’ai toujours pas vu Karen.
J’approche de la fin du 2ème tour. Je distingue au loin, un vélo qui attire mon attention au bout de cette longue ligne droite. C’est Karen ! Je suis tellement heureux de la voir. Elle était passée à l’appartement pour récupérer son vélo afin de me suivre plus facilement, mais elle m’a raté sur le premier tour.
On échange sur quelques mètres, je suis rassuré que tout aille bien. Le fait de la voir a pour effet de rebooster mon mental au maximum. C’est reparti de plus belle !
Nous nous quittons juste avant de rejoindre le plan d’eau. Elle ira m’attendre en bas de la côte d’Embrun, c’est là où j’aurai le plus besoin d’elle…
J’en termine avec ce second tour. Nana se met à courir à mes cotés en me demandant comment je me sens. Je lui dis que je souffre mais elle me rassure en me disant que ma foulée reste assez « belle » et qu’il faut que je m’accroche !
Plus qu’un seul tour avant d’en finir !
3ème BOUCLE (du 28ème au 42ème KM)
Je récupère mon second et dernier bracelet. La prochaine fois que je passerai par là, je pourrai bifurquer vers la ligne d’arrivée !

Le soleil est beaucoup plus bas dans le ciel, il fait toujours très chaud mais j’ai refermé le haut de ma tri-fonction. J’ai quelques coups de froid depuis plusieurs minutes. Il faut vite que je m’alimente, je dois manquer d’énergie et mon corps me le fait savoir. Je m’exécute dès le premier ravito. Des abricots secs, un peu de coca. C’est le dernier tour, je sais ce dont j’ai besoin pour finir. Je commence à me connaître.
J’approche de la montée d’Embrun. Je dois la gravir une dernière fois !
J’y croise Fred et Karen qui me conseillent de marcher pour ne pas me griller dans l’ascension. « Hors de question, je ne marcherai pas ! ». Je m’interdis formellement de marcher, un marathon ça se court !
Je passerai cette côte encore une fois en courant !
Le passage dans le centre d’Embrun sur les pavés est une véritable « entrée dans l’arène » les gens crient et encouragent chaque athlète qui passe. Je crois que tout va bien quand un manque soudain de lucidité me fait heurter un pavé et lourdement chuter ! Je me retrouve face contre terre devant les yeux ébahis de la foule. Deux personnes se précipitent pour me relever. Pendu à leurs épaules, Ils me maintiennent debout.
J’ai pris un mauvais coup sur le genou gauche. Je n’arrive presque plus à poser mon pied par terre sur le moment.
L’un d’eux me lance :
« Viens t’asseoir un peu » me dit l’un d’eux en me trainant jusqu’au bord de la chaussée.
Sa phrase agit comme un électrochoc, je reprends immédiatement mes esprits. Je me décroche de son épaule et gémis en lui disant que « Non je dois absolument repartir, je ne peux pas m’arrêter! »
Stupéfait, Il me laisse reprendre ma course. Je repars en en courant tant bien que mal (comme un canard boiteux).
La foule qui vient d’assister à la scène se met à lancer un tonnerre d’applaudissement et donne de la voix pour me féliciter et m’encourager. Un moment saisissant qui restera gravé dans ma mémoire…J’en ai des frissons.
Quelques centaines de mètres plus haut je retrouve Karen qui ne comprend pas pourquoi j’ai l’air si mal en point alors que tout allait bien quand elle m’a quitté. Je lui explique que je viens de me « ramasser » et que mon genou me fait terriblement mal. Elle aussi me conseille de m’arrêter. Je fais vraiment peine à voir mais hors de question de perdre du temps. Cela fait un moment que je fais des calculs dans ma tête.. Si je tiens bon, je peux terminer cet Embrunman sous la barre des 14h de course et je compte bien y arriver !!
La descente est encore pire que la montée… Je traine la patte. Je me revois dire à Karen « Mais pourquoi je me lance dans des trucs aussi débile??! La prochaine fois, interdis moi de faire ça ! » (Bon… Je ne peux m’en prendre qu’à moi même hein ^^).
J’essaie de me remettre dedans. Je m’accroche au premier concurrent qui me dépasse en essayant de me caler sur son allure. On échange quelques mots, lui aussi a pour objectif de finir sous les 14h. Allez plus que quelques kilomètres !
La dernière ligne droite me paraît interminable… Je n’en peux plus, j’extériorise en hurlant un « J’EN AI MARRE PUT***» !!!
Des athlètes et des supporters se retournent vers moi… Je crois que j’ai crié un peu trop fort ^^mais j’en avais besoin.
Plus que 1,5km. Karen me fausse compagnie pour aller se placer sur la ligne d’arrivée.
L’adrénaline a repris le dessus. Les douleurs se sont envolées. Plus rien ne peut m’arrêter désormais, je vais devenir un EMBRUNMAN.

J’emprunte le couloir réservé à ceux qui arborent les deux bracelets. L’arbitre vérifie mon bras : « Bravo ! Direction la ligne d’arrivée pour vous ! »
Le speaker annonce mon arrivée sous l’arche. C’est un moment vraiment particulier, l’émotion que cela procure est à chaque fois exceptionnelle : « TU ES UN EMBRUNNNMANNN !!! »



Je l’ai fait ! J’ai bouclé deux Extrêmes IRONMAN en seulement 2 mois !
C’est incroyable, j’y suis arrivé !
13h53 et une belle 312ème place sur plus de 1200 concurrents.
Je dois remercier une nouvelle fois ma petite femme à qui je dois tout et qui trouve toujours les bons mots pour me faire aller de l’avant.
Encore merci aux supporters qui ont été au top : Nana, Marie, Damien, Lolo, Alex, Mes parents, Fred et Jean Marc.
A très vite pour de nouveaux défis…
SebRunNRide

On ne t’arrêtera jamais mon ptit coeur ♥️ Encore bravo pour ce défi fou! Je suis tellement fière de toi
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Bravo! Belle performance! je suis allé voir un pote qui le courrait. Je suis bien motivé pour dans 2 ans 🙂
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C’est une très belle course 😉 ça vaut le coup 🙂
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