RAF 2020
1100km
23 000m de D+
JOUR 1 : Samedi 15 août,
Il est 8h20 et je me trouve dans la file dâattente du dĂ©part rolling start de la Race Across France organisĂ©e par Arnaud Manzanini.
Une course d’Ultra-cyclisme de 1100km en autonomie et en une seule Ă©tape !
Toutes les 2 min, un coureur sâĂ©lance. Lâobjectif ? Rallier Mandelieu-la-Napoule (CĂŽte dâAzur) Ă Doussard (Haute Savoie).
Un périple de 1100 kilomÚtres, avec un dénivelé qui fait peur à entendre (plus de 23 000m de Dénivelé positif)

Encore 20 min Ă patienter et ce sera mon tour… Mes premiers pas, ou plutĂŽt, mes premiers tours de roue dans lâUltra-Cyclisme sans assistance. Mon vĂ©lo est chargĂ© de 3 sacoches (1 sous la selle, et 2 sur le cadre, pour un poids avoisinant les 15kg)
Câest bientĂŽt mon tour… Depuis ce matin jâai la boule au ventre. Pourtant sur une course qui va durer plusieurs jours et plusieurs nuits, câest idiot de se mettre la pression.
Arnaud entame le compte Ă rebours… 3,2,1, Go !!
Difficile de rĂ©aliser Ă ce moment prĂ©cis que je ne suis pas prĂȘt de mâarrĂȘter de pĂ©daler de si tĂŽt. Le profil du parcours ne mentait pas. A peine le temps de rĂ©aliser, la pente sâĂ©lĂšve tout de suite. Je devrais me sentir serein au vu de lâentraĂźnement que je me suis infligĂ©. Pour autant, je pars sur un rythme beaucoup trop Ă©levĂ©. La peur de me faire reprendre dĂšs le dĂ©but par les coureurs qui vont sâĂ©lancer aprĂšs moi est omniprĂ©sente.
Je suis agrĂ©ablement surpris de croiser Ă nouveau Yoann qui mâa fait le privilĂšge de venir mâencourager dans premier col. Il en profitera pour me faire de superbes photos ! Merci encore Ă lui pour avoir fait le dĂ©placement sur cette partie isolĂ©e du parcours.Â

Je le sais, je le sens. Je suis en surrĂ©gime mais je maintiens le rythme. « Et mon gars, tu pars pour 1000 bornes alors calme toi ! ». MĂȘme cette voix dans ma tĂȘte nâarrive pas Ă me faire revenir Ă la raison.
Je passe mon temps Ă tourner la tĂȘte pour voir si un vĂ©lo ne va pas surgir du virage derriĂšre moi pour dĂ©passer. DĂšs les premiers cols, vers les hauteurs de Grasse, je ressens dĂ©jĂ une forte sensation de soif. Je devrais mâarrĂȘter mais je me lâinterdis Je ne vais pas tarder Ă le payer…
La chaleur est Ă©touffante. A lâapproche des gorges du Verdon le tempĂ©rature sâaffole (plus de 37 degrĂ©s au compteur)
Je finis par me poser Ă un petit snack sur le bord de la route. Je tombe sur un autre concurrent. Louis en a lui aussi profitĂ© pour faire le plein. Il me propose gentiment un peu de frites, le snack ayant dĂ©jĂ fermĂ© la cuisine…
On Ă©change rapidement sur les difficultĂ©s de cette premiĂšre journĂ©e. Ne parvenant pas manger, je ne mâattarde pas et repars aussitĂŽt. Le manque de luciditĂ© me sanctionne une premiĂšre fois. Je me rends compte au bout dâun quart dâheure que jâai oubliĂ© lâun de mes bidons dâeau au snack… « Quel idiot.. »
Hors de question de faire demi tour. Je me dĂ©brouillerai autrement. La suite de cette journĂ©e sera assez floue. La chaleur mâĂ©crase, je ne parviens toujours pas Ă mâalimenter. Mon rythme sâest largement Ă©moussĂ©. Chaque coup de pĂ©dale est un vrai calvaire. Jâai lâimpression dâavoir la tĂȘte dans un four.
Jâaperçois au loin un cycliste arrĂȘtĂ© sur le bord de la route. Câest Louis ! Il a du me dĂ©passer pendant un « stop fontaine ». Il a mon bidon dans la main ! Je le remercie infiniment pour son geste. Il me dit que câest normal et quâil aurait aimĂ© quâon en fasse autant pour lui. L’Ă©tat d’esprit sur ce genre de course Ultra est vraiment au top. Nous repartons ensemble. Mais trĂšs vite, je le laisse filer. Je suis au plus mal, je nâarrive pas Ă avancer.
Je dois absolument manger quelque chose…
Un carrefour contact Ă Oraison sera mon prochain stop. Je mâallonge sur le sol en essayant dâavaler un sandwich mais rien nây fait, la nausĂ©e est trop forte. Un autre concurrent dĂ©barque, câest Arthur. En discutant on se rend compte que nous avons un pote en commun. le monde du sport est vraiment petit. Je repars un peu avant lui. La lutte contre la chaleur continue. NausĂ©es, vomissements, vont mâaccompagner jusquâa la fin de cette journĂ©e. Jean Lin mâenvoie un message sur Instagram et me demande comment je me sens. Je lui explique. Il me dit que je suis en train de faire une grosse insolation, je suis dĂ©shydratĂ©, il faut que jâarrive Ă boire de lâeau avec du sel.
Sur la route jâai Damien au tĂ©lĂ©phone qui est parti un heure aprĂšs moi. Il progresse solidement sur la route. Il ne va pas tarder Ă me rattraper.
La nuit tombe, la tempĂ©rature aussi. Mais jâai toujours lâimpression dâavoir la tĂȘte qui brĂ»le. Ăa ne passe pas et je suis dans un sale Ă©tat. Jâavance trĂšs laborieusement en direction de la premiĂšre base de vie qui se trouve Ă VĂ©nasque. ArrivĂ©e sur place je tourne en rond. Je ne parviens pas Ă trouver la base (situĂ©e Ă Bed and Bike). Mes forces et ma luciditĂ© mâont abandonnĂ©. Jâappelle Karen pour quâelle mâaiguille. Elle mây attend avec un petit groupe dâamis. GrĂące Ă ses indications, je finis par atteindre la base aux alentours de 1h du matin. Je suis complĂ©ment Ă©teint. Pas la peine de m’exprimer, ça se lit sur mon visage. Tout le monde semble dĂ©semparĂ© en me voyant. Je ne reconnais pas la moitiĂ© des amis venus me soutenir.
Sur place, karen me propose de manger un bout pour essayer de me requinquer. Je nây arrive toujours pas. Je commence Ă entrevoir lâabandon qui sâinstalle dans mon esprit. Le dĂ©ception est terrible. Comment voulez-vous que jâattaque le Ventoux dans cet Ă©tat lĂ ?
Je suis en train de perdre espoir. Les Ă©changes de regards avec karen se multiplient. Elle me demande ce que je veux faire. Je nâen sais rien. Je voudrais pouvoir repartir mais j’en suis pas capable. Lâaventure va sâarrĂȘter lĂ . Câest un Ă©chec criant. Tous ces entraĂźnements Ă rouler des nuits entiĂšres, sur des parcours toujours plus exigeants. Tout va sâarrĂȘter lĂ … Au bout de seulement une journĂ©e de vĂ©lo et 300km. Quel minable je fais. Câest presque un sentiment de honte qui domine avant mĂȘme celui de la dĂ©ception Ă ce moment prĂ©cis. Tout ce monde venu pour me soutenir… Et ĂȘtre obliger de jeter lâĂ©ponge dĂšs le premier jour. Les minutes dĂ©filent et mon Ă©tat ne sâamĂ©liore pas. Je dois me rĂ©signer… Je suis bon pour abandonner. Je vais aller rendre ma puce GPS Ă lâorganisation et tout va sâarrĂȘter.
Je me retrouve devant un bénévole à qui je dois annoncer la nouvelle.
« On ne prend jamais la dĂ©cision dâabandonner avant dâavoir dormi un peu »
VoilĂ ce quâil me rĂ©pondra.
Cette phrase va changer la destinĂ©e de ma course. Karen me propose dâĂ©couter ce conseil. Je nây crois pas vraiment, mais bon… Au point oĂč jâen suis…
Je me retrouve donc allongé par terre sur la terrasse de Bed and Bike. Je mets un réveil 2h plus tard. On verra bien.
3h30 du matin, le rĂ©veil sonne. Quelques coureurs sont encore endormis non loin de moi. La nausĂ©e a presque disparu. Ce nâest pas la forme olympique mais jâentrevois lâespoir de pourvoir repartir. Je croise le bĂ©nĂ©vole qui mâa donnĂ© ce prĂ©cieux conseil.
Il me sourit : « ça a lâair dâaller mieux non ? »
Effectivement la magie de la sieste a opĂ©rĂ©e, « le sommeil soigne tous les maux », je tĂącherai de mâen souvenir…
Une barre avalĂ©e, me voila de nouveau sur mon vĂ©lo. A lâassaut du Ventoux qui sera certainement le juge de paix de cette nuit. Ăa passe ou ça casse.
Cette ascension par Bedoin, je commence Ă la connaĂźtre par cĆur. Je sais que si je parviens Ă atteindre le chalet Reynard, ce sera gagnĂ©. Les 6 derniers kilomĂštres sont plus «faciles »
Je dĂ©cide dâĂ©teindre le compteur pour ne pas ĂȘtre dĂ©couragĂ© par le profil et les kilomĂštres restant qui sâaffichent. Jâessaie de penser Ă pourquoi je suis lĂ . A la fiertĂ© que je pourrais ressentir si je parviens Ă surmonter cet obstacle. Une voiture me double dans cette ascension nocturne. Câest Marjo et Cedric. Voyant de nouveau mon point gps bouger, ils sont venus me soutenir. Je nâarrive plus Ă me souvenir de nos Ă©changes. JâĂ©tais encore dans le cirage, concentrĂ© uniquement sur mon pĂ©dalage (encore dĂ©solĂ© les copains ^^).
Le paysage dĂ©file devant mon phare Dynamo. Je suis seul, je grimpe accompagnĂ© du bruit des animaux qui grouillent autour de moi. La montĂ©e passe plus vite que prĂ©vue, les premiĂšres lueurs se dessinent dans le ciel. Ăa y est voilĂ le Chalet ! Je poursuis lâascension jusquâau sommet.
Arnaud et une petite Ă©quipe de bĂ©nĂ©voles sont postĂ©s dans le col des tempĂȘtes (le dernier virage avant le sommet)
« Allez 300 watts !! » me lance Arnaud au loin.
« Maintenant je tâattends ce soir Ă Saint Jean ! »
La prochaine base de vie qui se trouve dans le Vercors au kilomĂštre 550.


Une descente rapide vers MalaucĂšne, et mon premier stop boulangerie. Il est 7h30, La nausĂ©e mâa laissĂ©e tranquille. Je fais mon premiers repas complet aprĂšs 22h de course ! Il Ă©tait temps !
JOUR 2 : Dimanche 16 août
Je me sens tout neuf. Manger mâa remis dâaplomb. De nouveau sur mon vĂ©lo, me voila en route direction le Vercors.
Cette portion du parcours est assez vallonĂ©e. Ma vĂ©locitĂ© retrouvĂ©e, jâavale les kilomĂštres Ă toute vitesse. Je ne prends mĂȘme pas le temps de lire les pancartes des villes et villages que je traverse. Une seul chose mâobsĂšde : Arriver au plus vite Ă St Jean en Royans. Le soleil joue Ă cache-cache et ce nâest pas pour me dĂ©plaire. La canicule me laisse tranquille quelques heures. Jâen profite pour appuyer le plus fort possible sur les pĂ©dales, ne sachant pas combien de temps cela va durer.
Le col du Rousset et le prochain gros morceau et marque lâentrĂ©e dans le Vercors. Nous sommes en plein milieu de lâaprĂšs midi. Je viens dâapprendre en regardant le tracker que dĂ©jĂ 10 concurrents ont abandonnĂ© suite Ă la premiĂšre journĂ©e. Jâai bien failli ĂȘtre le 11Ăšme…
Je garde un bon rythme dans lâascension. La descente du col de la Machine est la prochaine Ă©tape. Câest magnifique. Ces tunnels creusĂ©s dans la roche. Jâen prends plein les yeux.

Il est 19h30 lorsque jâarrive Ă la base de vie numĂ©ro 2 (st Jean en Royans).
Arnaud y est prĂ©sent une nouvelle fois. Karen, Nadege et Marion sây trouvent Ă©galement. Jâen profite pour prendre une douche et changer de cuissard avant la nuit.

Je dĂ©cide de reprendre la route pour attaquer le col de Sarenne de nuit. Je prĂ©vois de dormir Ă Grenoble cette nuit si tout se passe bien. Les orages se mĂȘlent Ă la fĂȘte. Ăa tonne de partout et les Ă©clairs grondent autour de moi. Il fait nuit noire ce qui rend le spectacle dâautant plus impressionnant. La pluie sâabat violemment sur moi. Je dĂ©cide de me mette Ă lâabri quelques minutes. Karen mâannonce par texto que cela ne va pas durer. Effectivement 15min plus tard la pluie va cesser pour me laisser reprendre la route.
LâitinĂ©raire jusquâĂ Grenoble est Ă©puisant, je nâen vois plus la fin. Je sais quâun autre orage est en approche, je ne dois pas traĂźner ! Je ne vais pourtant pas y Ă©chapper. 10km avant Grenoble, je prends littĂ©ralement une douche ! Il pleut Ă torrent !
Je suis trempĂ© lorsque jâarrive Ă mon point de chute, un petit hĂŽtel aux abords de Grenoble. Il est 1h du matin, je consulte la mĂ©tĂ©o. Lâorage ne cessera pas avant 6h. Câest le moment d’en profiter pour recharger les batteries. Je dĂ©cide de mettre un rĂ©veil 4h plus tard (qui vont sâajouter au 2h de sommeil la veille).
Je tombe comme une masse sur mon lit. Je ne rouvrirai lâĆil quâaprĂšs avoir entendu mon rĂ©veil sonnĂ©.
Petit déjeuné express, je suis toujours trempé car aucun moyen de faire sécher les affaires (chaussures et chaussettes restent les plus désagréables).
JOUR 3 : Lundi 17 août
Aujourdâhui jâentame ma traversĂ©e des Alpes ! Cette course, câest vĂ©ritablement maintenant quâelle commence !
Je suis 16Úme ce matin au track leader (ce qui est déjà énorme !) mais rien est encore joué, le plus dur reste à venir.
Je quitte Grenoble avec en ligne de mire le premiers gros morceau des Alpes : lâAlpe DâHuez.

Je me ravitaille Ă Bourg-dâOisans avant de me lancer dans ce col mythique du Tour de France. Je fais la connaissance de Nicolas, lui aussi a choisi de se ravitailler ici. Nous attaquons « lâAlpe » ensemble. TrĂšs vite je me sens portĂ© par lâadrĂ©naline. Un de ces moments oĂč lâon se sent «dans la zone ! ». Je lĂąche mon nouveau collĂšgue et avale les kilomĂštres de pente sans mĂȘme les voir passer !
Je suis complĂštement euphorique. Je repense Ă mon Ă©tat du premier jour… A deux doigts de l’abandon. Des larmes de joies coulent.
sLe sommet est dĂ©jĂ lĂ , plus rien ne peux m’arrĂȘter.


Une trĂšs longue descente mâattend pour rejoindre la vallĂ©e et le prochain enchaĂźnement de cols « Lautaret/Galibier ». Plus de 35km de grimpette dâaffilĂ©e.
Je nâai jamais grimpĂ© le Lautaret de ce cĂŽtĂ© ci. Il est plus long que par Briançon et plus exigeant. Je traverse plusieurs tunnels et la circulation y est trĂšs dense. Voitures, camping-cars, motos. Tout y passe. Je dois rester vigilant.
Je trouve un petit snack qui fera mon bonheur au sommet de ce premier col. Un panini et me voila dâattaque pour le Galibier. Je vois Nicolas passer alors que je suis encore en train de finir ma collation. Je me hĂąte pour essayer de le rattraper et faire lâascension du col avec lui.
Câest chose faite. Nous voilĂ de nouveau cĂŽte Ă cĂŽte. Quelques minutes plus tard câest au tour de Simon de nous retrouver. Simon câest le gars que je vois devant moi sur le tracker depuis 24h. Mais impossible de le recoller. Câest la premiĂšre fois que je le vois en vrai depuis le dĂ©part de la course et je comprends pourquoi. Son coup de pĂ©dale est aĂ©rien, il a un vrai gabarit de grimpeur. Jâai du le doubler dans le col du Lautaret pendant quâil faisait une pose.
Nous voilĂ donc tous les 3 dans le Galibier Ă discuter. On se raconte nos diffĂ©rentes pĂ©ripĂ©ties. Ăa fait du bien de pouvoir partager ça avec des copains de galĂšre.
Nous voilĂ dĂ©jĂ au sommet. Le temps passe tellement plus vite Ă plusieurs. Câest plaisant, mais en mĂȘme temps je ne veux pas en abuser. Ce nâest pas ma façon de voir la course ultra distance. Ătre seul face Ă soi-mĂȘme. VoilĂ comment je lâa vois. Ătre en groupe rassure et permet de passer plus facilement les moments difficiles. En ce qui me concerne. je veux accomplir cet exploit tout seul pour en profiter au maximum.


Il est 16h, nous descendons vers Valloire à des allures différentes.
La prochaine base de vie se trouve au kilomĂštres 790. VoilĂ mon nouvel objectif. Pour mây rendre je dois remonter la vallĂ©e qui dĂ©bute Ă saint Michel de Maurienne. Un trĂšs trĂšs long faux plat montant sur une route Ă grande circulation. Heureusement le vent est lĂ©gĂšrement positif. DâaprĂšs mes calculs je serai Ă la base de vie vers 20h. 20h… ça complique sĂ©rieusement les choses pour la suite.
Le col de lâIseran, le plus haut col dâEurope. Rien que ça. La voilĂ la prochaine Ă©tape. Une ascension qui frĂŽle les 3000 mĂštres dâaltitude. Je prends conseil auprĂšs de mes potes Nico et Guitou que jâai respectivement au tĂ©lĂ©phone.
Ils connaissent bien le coin et jâai besoin de savoir Ă quel endroit je pourrai dormir si je dĂ©cide dâaffronter ce gĂ©ant en plein milieu de la nuit.
ArrivĂ© Ă la base de vie, je retrouve Simon, Nicolas et Arnaud. Ils sont tous dâaccord pour dormir un peu avant de monter lâIseran. Ma dĂ©cision est prise en ce qui me concerne. Je veux repartir tout de suite pour gravir ce gĂ©ant de nuit. Si jây parviens, il ne me restera que 3 cols Ă passer le lendemain avant de toucher au but final.
Ils me traitent de fou.
Un fou parmi les fous, voilĂ un statut qui me plait ^^
Toutes lumiĂšres dehors, je suis en route vers le pied du col. Une partie roulante de 20 kilomĂštres avant dâattaquer les choses sĂ©rieuses. Il nây a personne sur la route. Je suis seul dans la pĂ©nombre. Je devine les ombres des sommets immenses qui mâentourent. Je me parle Ă moi-mĂȘme pour me convaincre que câest une bonne idĂ©e. Que si jây arrive je serai fier. La journĂ©e a Ă©tĂ© trĂšs longue et difficile, rajouter lâIseran au programme ce nâest pas rien…
Un premier virage, et câest parti pour 14km Ă fort pourcentage. Il yâa du vent, il fait froid et jâai lâimpression que la pluie nâest pas loin. Peut-ĂȘtre ai-je pris un risque inconsidĂ©rĂ©. Je risque de le regretter…
Je grimpe difficilement, mes jambes ne sont pas trĂšs vaillantes. Le peur commence Ă mâenvahir. Je reçois des tonnes de messages dâencouragements sur les rĂ©seaux. Câest galvanisant, je ne peux pas Ă©chouer. Tout le monde est derriĂšre moi.
Je lâavais pressenti, la pluie fait son apparition. Comme pour me dĂ©fier une derniĂšre fois. « Ta RAF, il faudra lâa mĂ©riter ! »
Je serre les dents, la pluie fouette mon visage Et le pourcentage affichĂ© est de 11%. Je suis presque Ă lâarrĂȘt mais il faut continuer dâavancer. Les messages sont toujours plus nombreux. Je me nourris de tout ce soutien.
Je pleure, je souris, je pédale. Voilà à quoi va ressembler cette fin de col.
La borne « sommet à 2km » est là . Je vais y arriver !
La pluie vient de cesser pour laisser place au silence du cĆur de la nuit. Comme si le ciel baissait les armes. Jâai gagnĂ© mon ascension et il me laisse ce moment de rĂ©pit.
La pancarte du sommet surgit devant ma frontale, il est minuit. Je hurle de victoire.
Je pose pied Ă terre afin de mâĂ©quiper chaudement pour la descente, il fait 3 degrĂ©s et jâai le temps de geler avant dâarriver Ă Val dâIsĂšre oĂč je compte bien me reposer un peu aprĂšs toutes ses Ă©motions. Jâenvoie un cĆur Ă Karen, notre code pour dire que tout va bien.
Je sursaute presque lorsque je mâaperçois que je ne suis pas seul. Un autre concurrent est accroupie au pied de la StĂšle. Je lui demande sâil va bien. Il me rĂ©pond Ă peine. Jâai lâimpression quâil est frigorifiĂ©. Je comprends quâil est Allemand. Je lui demande oĂč il compte dormir. Il nâa pas lâair de savoir. Je lui conseille de sâarrĂȘter Ă Val dâIsĂšre comme moi, 15 kilomĂštres plus bas. Il acquiesce mais je ne sais pas sâil a bien saisi. Je lui fait comprendre quâil doit ĂȘtre prudent car la descente est dangereuse. Je dĂ©guerpis de cet endroit en plein vent avant quâil nâait fini de sâĂ©quiper.

La descente est jonchĂ©es de virages en Ă©pingle. Jâai le sourire jusquâaux oreilles. Terriblement fier dâavoir vaincu ce monstre de nuit. Je peux voir les lumiĂšres de Val dâIsĂšre en contre bas.
1H du matin, Je pose pied Ă terre devant mon hĂŽtel. Merci Ă ma veste Rapha qui mâa permis dâaffronter cette descente par des tempĂ©ratures nĂ©gatives.
Un coup dâĆil sur le tracker. Mes compĂšres laissĂ©es Ă la derniĂšre base de vie ont repris la route. Je prĂ©vois de dormir quelques heures pour me remettre de cette terrible journĂ©e.
Je suis dĂ©sormais 11Ăšme. Et je me rends compte que le 10Ăšme sâest arrĂȘtĂ© dans un hĂŽtel quelques centaines de mĂštres plus bas…
Je me couche avec cette image du classement dans la tĂȘte.
1 heure passe. Je nâai pas fermĂ© lâĆil. 10Ăšme… Si je repars… Je serai 10Ăšme…
Je ne parviens pas Ă dormir ne serait-ce quâune seule seconde. Mon corps est allongĂ© mais ma tĂȘte est en mode course. Mon cĆur continue de battre comme sâil grimpait un col.
Ma dĂ©cision est prise. Je resterai allongĂ© encore 1h pour ensuite repartir. Peu importe si le sommeil vient ou pas. Jâaurais au moins coupĂ© lâeffort pendant 2h…
Le rĂ©veil sonne, je lâĂ©teint aussitĂŽt. Je nâattendais que ça de toute façon. Je mâhabille Ă la hĂąte. Bien couvert car il reste une trĂšs longue descente jusquâĂ Bourg Saint-Maurice.
Je vĂ©rifie vite fait le tracker. Le 10Ăšme dort encore et le petit groupe de 5 coureurs que jâai doublĂ© cette nuit se trouve Ă presque 2h derriĂšre moi. Câest euphorisant. Je suis moins fort quâeux, alors je roulerai plus quâeux !
Je suis sur mon vĂ©lo. Peu importe si ma tactique est bonne ou mauvaise. Je risque peut-ĂȘtre de tout perdre. lâĂ©puisement peut venir frapper Ă ma porte nâimporte quand. Je mâen fou, jâai envie de jouer Ă la course, de me battre. « à vaincre sans pĂ©ril, on triomphe sans gloire »
Quoiquâil a arrive, jâai dĂ©jĂ lâimpression dâavoir vĂ©cu quelque chose dâextraordinaire.
Le tracker… Je suis bien passĂ© 10Ăšme…
Lâexcitation est Ă son maximum. Cette nuit mâa fait gagner 5 places. Je suis comme un dingue sur mon vĂ©lo. Mathieu et Damien mâenvoient tous deux le mĂȘme message : « Les autres sont derriĂšres maintenant et ils vont le rester ! »
Câest notĂ© et jây compte bien !
ArrivĂ©e Ă Bourg Saint-Maurice, je trouve une boulangerie qui ouvre Ă peine sa grille. Il nây a encore rien dâexposĂ© dans les vitrines mais ils acceptent tout de mĂȘme de me servir, quelle chance !! Il mâaurait Ă©tĂ© impossible dâattaquer le prochain col le ventre vide : Le Cormet de Roselend !

Câest parti pour 20 kilomĂštres dâascension. Le jour se lĂšve Ă peine. La lumiĂšre et les reflets du jour sont magnifiques. Jâaperçois lâIseran au loin dans mon dos. Lieu de ma bataille de la nuit derniĂšre. Incroyable, le sommet est au delĂ des nuages…
Cette ascension du Cormet sera une des plus chargée en émotion. Je passe mon temps à pleurer de joie. A me dire que je vais finir par le faire. AprÚs celui ci, il restera 2 cols à passer et ce sera gagné.
Je reçois un coup de tĂ©lĂ©phone de mon ancien Ă©quipier: Gaby (mon ancienne vie de sportif de haut niveau en Voile). On Ă©change quelques minutes. Il me conforte dans mon choix «Tâas eu raison dâattaquer cette nuit mec ! »
Ăa fait du bien de lâentendre.
Une nouvelle phase dâeuphorie mâaccompagne jusquâau sommet. Parfois je regarde les lacets plus bas. Mon esprit me joue des tours. Je crois voir surgir de la forĂȘt lâun des concurrents. Bien Ă©videmment ce ne sont que des hallucinations dues au manque de sommeil. Les autres sont loin…
Je profite de mon arrivée au sommet pour me découvrir, le soleil tape de nouveau.

La descente vers le barrage est juste sublime. Je sais dĂ©sormais quâil me reste Ă passer le Col des Saisies et la Colombiere. Un peu plus dâune centaine de kilomĂštres et le tour sera jouĂ©. Je me sens invincible, mais le sort va bientĂŽt faire basculer ma course…
Je me trouve au pied du col des Saisies qui dĂ©marre Ă Beaufort. Jâamorce une montĂ©e prudente car la fatigue semble me gagner petit Ă petit.
Clack ! Un bruit de chaĂźne me stop net !
Jâessaie de comprendre ce quâil mâarrive. Câest le dĂ©railleur qui a cĂ©dĂ© ! Il a cassĂ© net !
La panique me gagne. Ce nâest pas possible ! Pas si proche du but !
Tout s’Ă©croule autour de moi. AprĂšs tant dâobstacles surmontĂ©s, lâaventure va sâarrĂȘter suite Ă une casse mĂ©canique !? Câest tellement injuste.
Je mâeffondre littĂ©ralement.

Un cycliste local sâarrĂȘte Ă ma hauteur. Je lui demande sâil sait oĂč je peux trouver un loueur de vĂ©lo dans le coin. Il mâindique un magasin que jâappelle aussitĂŽt. Malheureusement Il ne loue que des VTT mais me renvoie vers un autre loueur (Skiset) qui se trouve Ă ArĂȘche-Beaufort. Apparemment, ils auraient des vĂ©los de route.
Jâessaie de les contacter mais personne ne rĂ©pond…
Pour mây rendre je dois quitter la trace et grimper un col de 6km (Ă 10%) Ă pied en poussant mon vĂ©lo !
Cela va prendre une Ă©ternitĂ© et je ne suis mĂȘme pas sĂ»re quâil soit ouvert !
Je bascule dans la folie, je suis perdu et aucune solution ne me semble se proposer Ă moi.
Jâai respectivement Karen et Manu et au tĂ©lĂ©phone. Manu me confirme que la rĂ©paration sâannonce mission impossible. Je prend la dĂ©cision de monter Ă ArĂȘche mĂȘme si cela se trouve, je nây trouverai rien…
Je me retrouve Ă gravir ce col Ă pied, en voyant les heures dĂ©filer depuis mon arrĂȘt forcĂ©. Câest officiel, tout le groupe a du me repasser… Mes efforts auront Ă©tĂ© vain. Je continue de grimper le plus vite possible, courir et marcher vite en traĂźnant mon vĂ©lo et en mâapitoyant sur mon sort.
Une Ă©ternitĂ© passe. Jâatteins enfin le village dâArĂȘche. Lâenseigne Skiset est visible Ă 400m. La boutique semble ĂȘtre ouverte. Je mây prĂ©cipite !
Jâenfonce littĂ©ralement la porte «Il faut que vous mâaidiez ! »
La responsable de la boutique va se montrer hyper efficace. Je lui explique ma situation, en clair, il me faut équiper et louer un vélo le plus rapidement possible. Ni-une ni deux, elle se jette sur le premier vélo venu et entreprend de démonter les pédales pour y fixer les miennes.
Elle semble encore plus Ă©nergique que moi. Je me joins Ă elle. En moins de 30 min , le vĂ©lo est Ă©quiper avec mes pĂ©dales, toutes mes sacoches, ma fiche de location est prĂȘte, le vĂ©lo est rĂ©glĂ© pour ma taille, le support Garmin replacĂ©. Je suis prĂȘt Ă repartir !!!
Je la remercie Infiniment une dizaine de fois «Vous avez sauvé ma course ! »

Je descends le col Ă toute vitesse pour rejoindre le parcours et attaquer de nouveau le col des Saisies !
Je suis gonflĂ© Ă bloc ! Jamais je nâaurai cru pouvoir repartir !
Jâappelle Karen pour lâa prĂ©venir. Je ne suis pas encore mort !
Jâai du perdre un peu plus de 3h dans la bataille. Peu importe, je suis tellement heureux de rouler Ă nouveau sur un vĂ©lo. LâadrĂ©naline fait son Ćuvre pour le moment. Je suis parti Ă fond ! Mais je sais que cela fait plus de 3h que je nâai rien bu et rien avalĂ©. Gare Ă la coupure de courant !
Je grimpe ce col en jetant toutes mes forces dans la bataille. Le petit groupe mâa repassĂ©. Mais certains restent Ă ma portĂ©e…Je compte bien les recoller.
Je trouve une Ă©picerie au bord de la route. Un arrĂȘt Ă vitesse de la lumiĂšre. Je repars sandwich au bec en continuant dâappuyer Ă fond sur les pĂ©dales. Je manque presque de mâĂ©touffer en voulant continuer Ă manger alors que mon cardio sâaffole.
Câest fait ! Jâai passĂ© cet avant dernier col !
La bonne surprise câest que je suis revenu sur 3 bikepackers ! Ils ne sont pas loin devant dâaprĂšs le tracker !
Je descends en attaquant chaque virage. Il reste une bonne portion roulante avant de me retrouver au pied du dernier col de La ColombiĂšre. Jâai besoin de mâarrĂȘter pour acheter de lâeau Ă nouveau. Je suis en surrĂ©gime depuis plusieurs heures. Je dois refaire le plein. La ColombiĂšre se dresse devant moi. Guitou mâavait annoncĂ© la couleur «Câest un col trĂšs difficile, il va faire mal surtout les 5 derniers kilomĂštres »
Ăa ne manque pas. La route sâĂ©lĂšve incroyablement. Je nâavance presque plus mais hors de question de baisser le rythme.
Le col est superbe mais jâai la tĂȘte tournĂ©e vers la ligne dâarrivĂ©e. La rage au ventre, je compte bien finir cette course en ayant tout donnĂ©.

La fin de ce col est terrible, entre 10 et 11%, mes jambes sont prĂȘtes Ă exploser mais jây suis presque !!!
Le sommet est la !!! LâarrivĂ©e se trouve 40 kilomĂštres plus bas aux abords du lac dâAnnecy. Jâai envie de me dire que ça y est plus rien ne peux mâarriver. Mais au vu de ma mĂ©saventure de ce matin… Je reste prudent et concentrĂ©.

Le descente du col se passe sous la chaleur du soleil qui fait face Ă mon visage.
Quelques derniers coup de cul avant dâapercevoir le bord du lac. Je commence Ă y croire, je repense Ă tout ce qui mâest arrivĂ© durant ces 3 derniers jours… Câest dingue de me retrouver lĂ aujourdâhui…
Des mois de prĂ©parations, des sorties longues Ă rĂ©pĂ©titions dans des conditions toujours plus extrĂȘmes. Tout ça en valait la peine, maintenant jâen suis sĂ»r.
Il est prĂȘt de 19h.
Ăa bouchonne fortement sur la route au bord du lac. Je me faufile prudemment entre les voiture. JâapprĂ©cie ce doux moment oĂč la pression commence Ă retomber.


Voilà le premier panneau indiquant «Doussard». Les larmes coulent à nouveau.
Dans quelque minutes tout ça va sâarrĂȘter. Je vais pouvoir savourer pleinement ce moment. Jâentre dans le village de Doussard, quelques virages et jâaperçois un drapeau de la Race Across France indiquant lâarrivĂ©e devant la Mairie.
Mes parents sont lĂ , mon pĂšre et ma mĂšre mâembrassent. Jâavance de quelques mĂštres alors que Marion fait pĂ©ter le champagne et mâarrose entiĂšrement. Karen et lĂ , je le serre amoureusement dans mes bras. Câest trĂšs certainement ma plus belle rĂ©compense que de retrouver la femme que jâaime portant notre futur bĂ©bĂ©.
Jâai rĂ©ussi… Je suis venu Ă bout de cette Race Across France. 1100km et 23000 mĂštres de dĂ©nivelĂ© positif.
En 3 jours, 10 heures et 20 minutes
12Úme de cette édition 2020 (belle remontée à la fin)
Sur la papier cela paraissait insurmontable mais je suis bien à Doussard. Cette aventure aura sans aucun doute marqué ma vie.
Encore merci à Arnaud Manzanini de nous avoir fait vivre cette folle expérience. Merci aux bénévoles et particuliÚrement à celui qui a sauvé course.
Une course Dâultra cyclisme, câest une vie entiĂšre en accĂ©lĂ©rĂ©.
Je remercie infiniment ma petite femme ainsi que Marion et Nadege pour mâavoir suivi Ă distance dans cette aventure.
Lâengouement sur les rĂ©seaux sociaux Ă©tait complĂštement dingue ! Sans vous tous, je nây serais jamais parvenu.
Chacun a joué un rÎle déterminant.
c’est la fin d’une aventure « Ultra-ordinaire » (pour reprendre les termes dâArnaud) qui fut vĂ©ritablement magique.
Encore Merci Ă tous
Vive lâultra !




Super parcours et super rĂ©cit! Rien que de te lire moi aussi jâĂ©tais Ă©mu!
Bravo pour ta ténacité tu est un warrior!
Ă bientĂŽt sur une prochaine aventure. Reposes toi bien!
Flo
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Merci beaucoup Flo !!
Encore bravo Ă toi ! Tâas Ă©tĂ© trĂšs solide ! đȘđŒ
A trĂšs vite sur la prochaine !! (Ou bien sĂ»r lâeau đ
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Bravo à toi, ça donne envie!!!(a part de casse sonderailleur)
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Merci beaucoup đđ
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Salut Seb
Je suis vraiment admiratif de ton exploit, je tâai suivi au hasard en dĂ©couvrant la story de la Race je suis tombĂ© sur toi et jâai regardĂ© ton Ă©volution dĂšs le dĂ©part. Tu avais mis le lien de la course sur ta bio et jâai passĂ© la journĂ©e du samedi Ă te suivre. Quelle Surprise de tomber sur toi Ă Venasque Ă minuit oĂč tu cherchais la base de vie. Et puis jâai continuĂ© Ă suivre tes pĂ©riples, tes coups de mous, ta galĂšre « dĂ©railleur » et puis enfin atteindre le Graal đ
Chapeau mon gars đȘđȘđȘ
Ton aventure mâa donnĂ© envie de faire le 300km qui me paraĂźt dĂ©jĂ un sacrĂ© challenge đ„¶đ„¶
Si tu le permets je te solliciterai pour avoir quelques conseils pour la prĂ©paration et lâorganisation (matĂ©riel, equipement Ă prendre,…) mĂȘme si pour toi 300km sont un Ă©chauffement đ€Łđ€Ł
Jâimagine quâaprĂšs avoir rĂ©alisĂ© un tel dĂ©fi tu as envie de repartir sur un autre projet ??
Jâai lu que tu allais ĂȘtre papa, fĂ©licitations Ă toi et ta compagne pour ce beau cadeau de la vie.
Bonne continuation et au plaisir dâĂ©changer avec toi
Olivier
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Salut Olivier !
Merci beaucoup pour ton message !
Effectivement câest fou quâon soit tombĂ© nez Ă nez Ă VĂ©nasque đ
Je ne peux que tâencourager Ă te lancer dans lâaventure. Câest juste formidable Ă vivre.
NâhĂ©site surtout pas si tu as des questions. Ce sera un plaisir de pouvoir tâaider. Jâai fait de mĂȘme lorsque je me suis mis Ă la longue distance. Câest une discipline oĂč le partage tient une place importante.
Je ferai mon possible pour tâaider comme on a pu le faire pour moi quelques mois plus tĂŽt.
A trĂšs vite sur la route đŽđ»ââïž
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Félicitations à toi, je suis content pour toi que tu es réussi a surmonté toutes ses embûches.
C’est un superbe carnet de voyage que tu nous as Ă©cris, je me suis rĂ©galĂ© a le lire.
Julien (le bénévole de venasque)
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Salut Julien !! Merci de mâĂ©crire !
Câest vraiment grĂące Ă toi que jâai pu aller au bout de cette aventure, je tâen remercie infiniment ! đđ
Au plaisir de te croiser Ă nouveau
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Bravo SEB, tu vois que le Attend Moi ça fonctionne toujours mĂȘme sur un vĂ©lo. lĂ c’est ton rĂšve qui t’a attendu pendant que tu reprenais la foi et que tu retrouvais un vĂ©lo.
bravo bravo
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Merci beaucoup Olive !!!
Effectivement le « attend moi » marche aussi Ă vĂ©lo !! đđ
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Un énorme bravo pour ce combat hors norme !
Quel récit passionnant.
C’est impressionnant de noter Ă quel point une course tient Ă peu de choses : un conseil judicieux glissĂ© Ă point nommĂ© par une personne « …dormir un peu » ; le choix de passer l’Iseran avant de se reposer ; les bonnes Ăąmes d’une boulangerie salvatrice avant l’attaque d’un col difficile ; le choix de filer sur ArĂȘches sans certitude ; des messages d’encouragement nombreux qui font du bien dans ce terrible exercice en solo….et une volontĂ© de fer.
Je suis également impressionné par la gestion du sommeil, car le temps cumulé passé à dormir est super court sur 3 jours.
C’est super instructif pour moi qui compte rĂ©aliser ce mĂȘme dĂ©fi des 1100 kms en 2021.
Toutes mes félicitations !
JLuc
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Merci pour ton commentaire đ
Effectivement une course dâultra tient Ă peu de choses. Tu vas te rĂ©galer sur le 1100 ! Je serai prĂ©sent sur le 2500km en 2021. On se croisera certainement !
NâhĂ©site pas si je peux tâaider ou tâapporter le peu dâexpĂ©rience que jâai acquis đ
Bonne prĂ©paration đŽđ»ââïžđȘđŒ
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Salut Sébastien,
je veux bien profiter un petit peu de ton expérience.
J’ai deux points Ă creuser. Dis moi comment tu souhaites que l’on Ă©change.
Bonne préparation également
Jean Luc
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bonjour Sébastien et bravo
je suis tentĂ© par l’aventure mais Ă©tant vĂ©tĂ©ran …. 57 ans quelques questions m’assaillent au delĂ du mental que jespĂšre avoir …
n’ayant pas un profil avec Ă©normĂ©ment de watts , sur quel vĂ©lo as tu roulĂ© ? et quels sont les dĂ©veloppement que tu as utilisĂ© ?
j’ai fait une traversĂ©e en solitaire de lâEspagne l’Ă©tĂ© dernier mais sur un vĂ©lo dit de voyage donc sur un autre rythme ( 1200km 12000 D)
je te remercie te te souhaite bonne continuation
Antonio
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Hello Antonio !
Merci pour ton commentaire đ
Pour ce qui est de lâĂąge je vais te rassurer tout de suite, ce nâest en aucun cas un facteur limitant. Laurent Boursette en est la preuve. A plus de 50 ans il fait parti des meilleurs français en ultra đ
Je roule sur un Canyon, modĂšle Endurace (gamme longue distance de chez Canyon)
En ce qui concerne le 1100km, Le parcours et exigeant mais il faut savoir que tu as 5jrs pour le boucler. Ce qui te permet de le faire Ă ton rythme en prenant le temps de bien dormir đŽ
LâentraĂźnement nâest pas Ă nĂ©gliger. Il faut quoiquâil en soit enchaĂźner les km et sorties longues pour prĂ©parer son corps Ă un tel effort đȘđŒ
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